. Petites tailles et grands coeurs, 1914! . bout devant les fenêtresouvertes, les ont curieusement regardés. Hubert se sent lui-même brisé de fatigue, et Fredest absolument à bout de forces. Ils pressent le paspour rattraper le conducteur du cheval. « Pardon, monsieur, dit Hubert en approchant,pourriez-vous mécouter une minute? » Le vieux se retourne : « Une minute, cest déjàbeaucoup par le temps qui court! » Puis, voyant deux enfants seuls : « Là, là. Cocotte. » Et il tient la guide près dumors, la vieille jument sarrête. « Bien sûr, vous êtes aussi des émigrés? Vousavez donc perdu vos parent


. Petites tailles et grands coeurs, 1914! . bout devant les fenêtresouvertes, les ont curieusement regardés. Hubert se sent lui-même brisé de fatigue, et Fredest absolument à bout de forces. Ils pressent le paspour rattraper le conducteur du cheval. « Pardon, monsieur, dit Hubert en approchant,pourriez-vous mécouter une minute? » Le vieux se retourne : « Une minute, cest déjàbeaucoup par le temps qui court! » Puis, voyant deux enfants seuls : « Là, là. Cocotte. » Et il tient la guide près dumors, la vieille jument sarrête. « Bien sûr, vous êtes aussi des émigrés? Vousavez donc perdu vos parents? A voir dans quel étatvous êtes, je présume que vous avez déjà fait unbout de chemin à pied? » En quelque^ mots, Hubert répond aux questionsde lhomme. Ses lèvres tremblent, ses yeux sem-plissent de larmes. n ajoute : «Ahl Monsieur, si vous aviez au moinsune petite place pour mon frère, je serais si con-tent! » Le vieux passe le revers de sa grosse main cal-leuse sur ses yeux : il naurait jamais cru quil. jt_Pardon,monsieur, dit Hubert, pourriez-vous mécouter une minute ? » 9 ,.;.i LES BRAVES GENS. 131 pourrait tant pleurer quil la fait depuis troisjours ! « Brave pelil! tu en as autant besoin que tonfrère dune place dans la voiture!... Pas de parents,avec ça ! Ah ! misère de misère ! » A peine Cocotte sest-elle arrêtée, que la familleentière est descendue pour voir ce qui arrive. Elleentoure les enfants, et une fillette de treize à qua-torze ans sécrie : « Je peux marcher, moi, grand-père, ça ne me fatigue pas. Quils montent à maplace; ils sont seuls! ^^ Non pas, dit la mère. On se serrera. A la guerrecomme à la guerre, cest le cas de le dire. Limpor-tant cest de ne pas sarrêter longtemps. » En un clin dœil, la nichée est rentrée dans laroulotte. Fred est très surpris dy voir des lits, une table,des chaises, un fourneau, enfin mille objets utilesquon est habitué à voir dans les maisons et nondans les voitures, dord


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