. Contes De Fees . e,afin de ne rien oublier. Un matin quil était partià la petite pointe du jour, en passant dans unegrande prairie, il lui vint une pensée fort jolie ;il mit pied à terre, et se plaça contre des sauleset des peupliers qui étaient plantés le long dunepetite rivière qui coulait au bord du pré. Aprèsquil eut écrit, il regarda de tous côtés, charméde se trouver en un si bel endroit. Il aperçut surlherbe une grosse carpe dorée qui bâillait et quinen pouvait plus, car, ayant voulu attraper depetits moucherons, elle avait sauté si hors deleau, quelle sétait élancée sur lherbe, où el


. Contes De Fees . e,afin de ne rien oublier. Un matin quil était partià la petite pointe du jour, en passant dans unegrande prairie, il lui vint une pensée fort jolie ;il mit pied à terre, et se plaça contre des sauleset des peupliers qui étaient plantés le long dunepetite rivière qui coulait au bord du pré. Aprèsquil eut écrit, il regarda de tous côtés, charméde se trouver en un si bel endroit. Il aperçut surlherbe une grosse carpe dorée qui bâillait et quinen pouvait plus, car, ayant voulu attraper depetits moucherons, elle avait sauté si hors deleau, quelle sétait élancée sur lherbe, où elleétait près de mourir. Avenant en eut pitié ; et,quoiquil fût jour maigre et quil eût pu lempor-ter pour son dîner, il fut la prendre et la remitdoucement dans la rivière. Dès que ma commèrela carpe sent la fraîcheur de leau, elle commenceà se réjouir, et se laisse couler jusquau fond ;puis revenant toute gaillarde au bord de la ri-vière : «Avenant, dit-elle, je vous remercie du. Il prit congé du roi et de ses amis. (Page 134.) LA BELLE AUX CHEVEUX DOR. 137 plaisir que vous venez de me faire; sans vous jeserais morte, et vous mavez sauvée; je vous lerevaudrai. » Après ce petit compliment, elle sen-fonça dans leau ; et Avenant demeura bien sur-pris de lesprit et de la grande civilité de la carpe. Un autre jour quil continuait son voyage, il vitun corbeau bien embarrassé : ce pauvre oiseauétait poursuivi par un gros aigle (grand mangeurde corbeaux) : il était près de lattraper, et il lau-rait avalé comme une lentille, si Avenant neûteu compassion du mallieur de cet oiseau. «Voilà,dit-il, comme les plus forts oppriment les plusfaibles : quelle raison a laigle de manger le cor-beau?» Il prend son arc quil portait toujours, etune flèche; puis, mirant bien laigle, crocl il luidécoche la flèche dans le corps et le perce de parten part; il tombe mort, et le corbeau, ravi, vintse percher sur un arbre. «Avenant, lui dit-il,vous ête


Size: 1251px × 1998px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., booka, bookcentury1900, bookdecade1900, booksubjectfrenchlanguage