. Contes mauve . ndrait Anémone. Elle sinstalla sur unemaîtresse branche, bien à califou chon, disposa le feuillage autour delle, afin dedissimuler sa présence; puis, devenue invisible, elle attendit. Sa rage et sa stupéfaction furent grandes, lorsquelle vit Généreux et Anémone,couple harmonieux, marchant à pas légers, déboucher dun sentier pour entrerdans Péclaboussement de soleil qui emplissait la clairière. Elle faillit dégringoler de dépit. Le prince savançait, magnifique dans son costume de cour, chargé de den-telles, de rubans, étincelant de joyaux, il tenait sa bien-aimée par la taille.


. Contes mauve . ndrait Anémone. Elle sinstalla sur unemaîtresse branche, bien à califou chon, disposa le feuillage autour delle, afin dedissimuler sa présence; puis, devenue invisible, elle attendit. Sa rage et sa stupéfaction furent grandes, lorsquelle vit Généreux et Anémone,couple harmonieux, marchant à pas légers, déboucher dun sentier pour entrerdans Péclaboussement de soleil qui emplissait la clairière. Elle faillit dégringoler de dépit. Le prince savançait, magnifique dans son costume de cour, chargé de den-telles, de rubans, étincelant de joyaux, il tenait sa bien-aimée par la taille. Elleallait, gracieuse, souple, jambes et pieds nus; mais son visage rayonnait aussi pur,aussi fin, aussi noble que celui dune Vierge de vitrail. Tout autre que ce cœurenfiellé naurait pu, en les voyant, se tenir dadmiration. A demi morte de fureur, elle vit passer au-dessous de la branche quelle occu-pait ce luxe et cette misère que lAmour menait par la main. CONTES MAUVES DE MA s ses yeux ils échangè-rent leur baiser dadieu; sousses yeux, Généreux redevintchêne. Elle enéprouva unefrayeur tellequelle séva-nouit. Il doit yavoir une pro-vidence pour les mé-chants, car elle ne tombapoint de son perchoir etlorsquelle reprit ses sensla clairière était émone ayant chausséses sabots était rentrée aulogis. La vilaine descendit deson arbre, tout ahurieencore, et les jambesmolles. Il lui fallut quel-que temps pour reprendreses idées nettes. « Mais cest une sor-cière, une magicienne, unedamnée, un suppôt deSatan que cette horriblefille, se disait-elle. Avez-vous vu ce princede si haute minebijoux LA FILLE AUX LOUPS. 45 splendides, ses plumes, ses broderies magnifiques, menant comme une épouséecette guenon en loques! Et comme ils se regardaient! Comme ils semblaientsaimer! Et toutes ces mignonnes choses quils se sont dites, les misé, mes petits. Ah, vous vous aimez!... attends, toi, lhomme-arbre, at-tends,


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