. Le General Dourakine; . terrible, jétaispresque fou de fatigue, de froid, de misère ; Unbesoin irrésistible davaler quelque chose de chaudsempara de moi ; une soupe aux raves bien chaudemeût paru un régal de Balthazar ; je courus, souscette impression, vers une lumière qui mappa-raissait à quelques centaines de pas; jarrivai de-vant une izboucha (petite izba) habitée par unjeune homme, sa femme et deux enfants. Jappe-lai ; on mouvrit. « Qui es-tu? Que veux tu? demanda le jeune« homme. « — Je suis un voyageur égaré. Jai froid, jai« faim; donnez-moi quelque chose de chaud à« avaler. « — Entre;
. Le General Dourakine; . terrible, jétaispresque fou de fatigue, de froid, de misère ; Unbesoin irrésistible davaler quelque chose de chaudsempara de moi ; une soupe aux raves bien chaudemeût paru un régal de Balthazar ; je courus, souscette impression, vers une lumière qui mappa-raissait à quelques centaines de pas; jarrivai de-vant une izboucha (petite izba) habitée par unjeune homme, sa femme et deux enfants. Jappe-lai ; on mouvrit. « Qui es-tu? Que veux tu? demanda le jeune« homme. « — Je suis un voyageur égaré. Jai froid, jai« faim; donnez-moi quelque chose de chaud à« avaler. « — Entre; que Dieu te bénisse! Mets-toi sur« le banc ; nous allons souper. » v Je tombai plutôt que je ne massis sur le bancdevant lequel était la table chargée dune terrinede soupe, un pot de kasha (espèce de bouillieépaisse au sarrasin) et un cruche de kvass (bois-son russe assez semblable au cidre). La jeunefemme me regardait avec surprise et pitié ; ellesempressa de me servir de la soupe aux choux. LE GÉNÉRAL DOURAKINE. 325 toute bouillante; javalai ma portion en un ins-tant; je nosais en redemander; mes regards avi-des parlaient sans doute pour moi, car le jeunehomme se mit à rire et me servit une secondecopieuse portion. « —Mange, ami, mange ; si tu as peur des gen-« darmes, rassure-toi, nous ne te dénonceronspas. » « Je le remerciai des yeux et jengloutis la se-conde terrine. On me servit ensuite du kasha;jen mangeai plusieurs fois; le kvass me donnades forces. Quand jeus fini ce repas délicieux, jeremerciai mes excellents hôtes et je me levai pourmen aller. « Où vas-tu, frère? dit le jeune homme. « — Dajis les bois doù je suis venu. « — Pourquoi ne restes-tu pas chez nous? Ma« femme et moi, nous te prions daccepter notre« izboucha pour y passer la nuit. « — Je vous gênerais; vous navez quune« chambre. « — Quimporte ! tu nous apporteras la béné-« diction de Dieu. Viens; faisons nos prières de-ce vant les images et
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