. La comédie humaine . lustre qui révélait une pein-ture très-bien exécutée. Heureusement pour la vue attris-tée de tant de ruines, son crâne cadavéreux était cachésous une perruque blonde dont les boucles innombrablestrahissaient une prétention extraordinaire. Du reste, lacoquetterie féminine de ce personnage fantasmagoriqueétait assez énergiquement annoncée par les boucles dorqui pendaient à ses oreilles, par les anneaux dont les ad-mirables pierreries brillaient à ses doigts ossifiés, et parune chaîne de montre qui scintillait comme les chatonsdune rivière au cou dune femme. Enfin, cette es


. La comédie humaine . lustre qui révélait une pein-ture très-bien exécutée. Heureusement pour la vue attris-tée de tant de ruines, son crâne cadavéreux était cachésous une perruque blonde dont les boucles innombrablestrahissaient une prétention extraordinaire. Du reste, lacoquetterie féminine de ce personnage fantasmagoriqueétait assez énergiquement annoncée par les boucles dorqui pendaient à ses oreilles, par les anneaux dont les ad-mirables pierreries brillaient à ses doigts ossifiés, et parune chaîne de montre qui scintillait comme les chatonsdune rivière au cou dune femme. Enfin, cette espècedidole japonaise conservait sur ses lèvres bleuâtres unrire fixe et arrêté, un rire implacable et goguenard, commecelui dune tête de mort. Silencieuse, immobile autantquune statue, elle exhalait lodeur musquée des vieillesrobes que les héritiers dune duchesse exhument de sestiroirs pendant un inventaire. Si le vieillard tournait lesyeux vers lassemblée, il semblait que les mouvements de. 4o4 SCÈNES DE LA VIE PARISIENNE. ces globes incapables de réfléchir une lueur se fussent ac-complis par un artifice imperceptible; et quand les jeuxsarrêtaient, celui qui les examinait finissait par douterquils eussent remué. Voir, auprès de ces débris humains,une jeune femme dont le cou, les bras et le corsageétaient nus et blancs; dont les formes pleines et ver-doyantes de beauté, dont les cheveux bien plantés sur unfront dalbâtre mspiraient lamour, dont les yeux ne rece-vaient pas, mais répandaient la lumière, qui était suave,fraîche, et dont les boucles vaporeuses, dont lhaleine em-baumée semblaient trop lourdes, trop dures, trop puis-santes pour cette ombre, pour cet homme en poussière;ah ! cétait bien la mort et la vie, ma pensée, une arabesqueimaginaire, une chimère hideuse à moitié, divinementfemelle par le corsage. — II y a pourtant de ces mariages-là qui saccomphs-sent assez souvent dans le monde, me dis-je. — II sent le cim


Size: 1274px × 1962px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookauthorbalzacho, bookcentury1900, bookdecade1910, bookyear1912