Oeuvres illustrées de George Sand . entréecomme celle des tempéraments froids ; mais elle étaitprofonde comme celle des âmes nobles, et létranseté decette disposition, prodigieuse chez lui, en rendait laspectterrible. Madame de Ramière prit sa main et lui dit avec dou-ceur : « Vous souffrez beaucoup, mon cher monsieur Ralph ,car vous me faites du mal sans remords; vous oubliezque lhomme dont vous parlez est mon fils, et que sestorts, sil en a , doivent aéchirer mon cœur encore plusque le vôtre. » Ralph revint aussitôt à lui-même, et, baisant la mainde madame de Ramière avpc une effusion damiti


Oeuvres illustrées de George Sand . entréecomme celle des tempéraments froids ; mais elle étaitprofonde comme celle des âmes nobles, et létranseté decette disposition, prodigieuse chez lui, en rendait laspectterrible. Madame de Ramière prit sa main et lui dit avec dou-ceur : « Vous souffrez beaucoup, mon cher monsieur Ralph ,car vous me faites du mal sans remords; vous oubliezque lhomme dont vous parlez est mon fils, et que sestorts, sil en a , doivent aéchirer mon cœur encore plusque le vôtre. » Ralph revint aussitôt à lui-même, et, baisant la mainde madame de Ramière avpc une effusion damitié dontle témoignage était presque aussi rare que celui de sacolère : a Pardonnez-moi, Madame, lui dit-il; vous avez rai-son . je souffre beaucoup, et joublie ce que je devrais res-pecter. Oubliez vous-même lamertume que je viens delaisser paraître ; mon cœur saura la renfermer encore. » Madame de Ramière, quoique rassurée par cette ré-ponse, gardait une secrète inquiétude en voyant la haine IN DIANA. b7. T^i/omwNOT^^ H iDELAVILLE S^ Je vous prie de ne pas loucher un cheveu de cette femme. (Page Si.) profonde que Ralph nourrissait pour son fils. Elle essayade lexcuser aux yeux de son ennemi ; il larrêta. « Je devine vos pensées, Madame, lui dit-il; maisrassurez-vous, nous ne sommes pas destinés à nous re-voir de sitôt, M. de Ramierc et moi. Quant à ma cou-sine, ne vous repentez pas de mavoir éclairé. Si tout lemonde labandonne, je jure quau moins un ami luirestera. » Madame de Ramière, en rentrant chez elle vers le soir,Irouva Raymon qui chauffait voluptiieusomcnt ses piedsenveloppés de pantoufles de cachemire, et qui prenaitdu thé pour achever de dissiper les agitations nerveusesde la matinée. Il était encore abattu par ces prétonduesémotions; mais de douces pensées davenir ravivaient sonâme : il se sentait enfin redevenu libre, et il se livraitentièrement à de béates méditations sur ce précieux étatquil avait lhabitude de


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