Fables de Lessing . 96 FABLES DE LESSING, FABLE XVL LAVARE. V^UE je suis malheureux! sécriait un avare:Peut-on éprouver, mon voisin,Un sort plus cruel, plus barbare!Rien nest égal à mon chagrin;Un larron, un maudit coquin Ma volé cette ô mortelle disgrâce! Un trésor que javais caché dans mon jardin jJe nai plus trouvé ce matin Quune pierre grossière enfouie à sa — Calme toi, mon cher, car enfinTu nen aurais pas fait usage ;Raisonne de sang froid, voilàPour toi le parti le plus sage jDis seulement avec courage :La pierre qui se trouve là LIVRE II. Est mon trésor, je lai, rien n
Fables de Lessing . 96 FABLES DE LESSING, FABLE XVL LAVARE. V^UE je suis malheureux! sécriait un avare:Peut-on éprouver, mon voisin,Un sort plus cruel, plus barbare!Rien nest égal à mon chagrin;Un larron, un maudit coquin Ma volé cette ô mortelle disgrâce! Un trésor que javais caché dans mon jardin jJe nai plus trouvé ce matin Quune pierre grossière enfouie à sa — Calme toi, mon cher, car enfinTu nen aurais pas fait usage ;Raisonne de sang froid, voilàPour toi le parti le plus sage jDis seulement avec courage :La pierre qui se trouve là LIVRE II. Est mon trésor, je lai, rien ne men privera;Et tu nen seras pas plus pauvre pour cela. — Plus pauvre! fort bien, mais jenrage;Un autre en deviendra plusriche assurément;Plus riche! ô mon ami, la désolante image!Jen mourrai, je ne puis supporter ce tourment. 97 La sordide avarice et la cruelle envieMarchent souvent de q8 FABLES DE LESStNG, FABLE XVIL LA BREBIS. Xja brebis vint se plaindre au souverain des dieux,Et le prier dadoucir sa misère ;Des animaux malins ou dangereuxSans cesse lui faisaient la guerre;Elle obtint un ^accueil affable et géné vois bien, bonne créature,Dit limmortel, que jaurais dû songer,En te formant, à joindre à ta structureQuelques armes pour te venger;Mais voyons ce que je puis fairePour y remédier^ choisis, cest ton vais, si tu le donner des dents formidables ;A tes pieds, si tu laimes mieux,Jattacherai des griffes redoutables : LIVRE IL 99 Non, non, dit la brebis, je passerais alors Pour un animal de rapine,Quand la frugalité fait seule mes trésors :De ta bonté divine Jattends, mon père, un autre Veux-tu que ta salive offre un subtil poison? — Les serpens venimeux ninspirent que la haine. — Eh! que ferai-je donc pour soulager ta peine? Il faut quau moindre tortTa vengeance soit prête;Je vais rendre ton col plus fort,Et de
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