Le cabinet des fées : ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux . amp; furpris. Eh! regarde don€£omme notre roi, qui ëtoit hier û riche-ment habillé , eft bâti aujourdhui! il fem-hle quafî dun vieux maître décole, qui amis en été fon habit des fêtes. Le pay-fan , qui avoit toute lindifcrétion du vil-lage 5 prononça ces paroles fi haut, queîe roi de Crète les entendit. Ce prince eneut de la joie; mais-bien loin de témoi-gner quil eut rien entendu y lorfquil eutfait quelques pas, il fe retourna, appelale payfan j & lui fit, en préfence de foncamarade, plufieurs que
Le cabinet des fées : ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux . amp; furpris. Eh! regarde don€£omme notre roi, qui ëtoit hier û riche-ment habillé , eft bâti aujourdhui! il fem-hle quafî dun vieux maître décole, qui amis en été fon habit des fêtes. Le pay-fan , qui avoit toute lindifcrétion du vil-lage 5 prononça ces paroles fi haut, queîe roi de Crète les entendit. Ce prince eneut de la joie; mais-bien loin de témoi-gner quil eut rien entendu y lorfquil eutfait quelques pas, il fe retourna, appelale payfan j & lui fit, en préfence de foncamarade, plufieurs queftions fur la chaffede ce lieu , enfuite il lui demanda sil étoitmarié ; cet homme y qui ne paroiiFoit paseffedivement avoir plus de dix-neuf ou vingtans, répondit que non. Clearque lui demandaaufïi sil navoit point de fœurs. Hélas 1feigneur , dit-il dun air fâché , jen ai uneen nourrice. Ma mère , qui na jamais eudautre enfant que moi, sefl: avifée, après«tingt ans, davoir une fîtleil y a fix mois> rj7r SLi^^ Je. ?Jr/y-r / tih dà I : 2 Pau Jb/. ;nE:^.£)d. ^ feau, Seul: La Robe DE SINCERITE. 147& cela eft caufe que beaucoup de fillesqui me faifoient les yeux doux ne meregardent plus y parce que je ne fuis plusfils unique de mon père & de ma rrièrecomme jétois. La naïveté de ce payfanfit également fourire le roi de Crète & leprince de Chypre ; puis Clearque reprit :mais ton père a-t-il donc tant de bien ,que tu regrettes û fort de nen être pasle feul héritier ? Oh ! oui 5 feigneur , ditlautre payfan ? ceil le plus riche labou-reur de tout le canton ; auffi , tenez, ilen eu. quafi autant le roi, comme vouslêtes de tout ce beau monde qui va par-tout avec vous. Clearque & Telephontefourirent de nouveau à ce beau difcours ;& après avoir donné des marques de leurlibéralité aux deux payfans , ces princesrejoignirent leurs gens, & sen retournè-rent au château, où , dès quils furentarrivés , Clearque alla
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