. Gazette des beaux-arts . esse, de serisquer au delà dune hanche alternativement baisséeou levée, de droite à gauche et de gauche à bras seuls ont plus de liberté. Mais quand ils savisent de faire autrechose quune couronne à la tête, qui en rhythme le mouvement, ils setrouvent condamnés à des grâces paiesseuses, mille fois rééditées depuisdeux mille ans ! De là une monotonie fatigante. Contre ce danger, lesculpteur essayera-t-il de recourir à ce réalisme de mode nouvelle, quirègne au premier étage de lExposition? 11 devient immédiatement repous-sant. On pourrait citer telle statue


. Gazette des beaux-arts . esse, de serisquer au delà dune hanche alternativement baisséeou levée, de droite à gauche et de gauche à bras seuls ont plus de liberté. Mais quand ils savisent de faire autrechose quune couronne à la tête, qui en rhythme le mouvement, ils setrouvent condamnés à des grâces paiesseuses, mille fois rééditées depuisdeux mille ans ! De là une monotonie fatigante. Contre ce danger, lesculpteur essayera-t-il de recourir à ce réalisme de mode nouvelle, quirègne au premier étage de lExposition? 11 devient immédiatement repous-sant. On pourrait citer telle statue dont la valeur, comme étude de la peau,est indiscutable, que cet excès dexamen rend laide et indécente. Enouvrant trop les yeux sur de vulgaires détails, lartiste na pu apercevoircette beauté idéale qui ne repousse pas le secours de la réalité, mais quine saurait jamais laccepter tout entier. Or, en sculpture surtout, labeauté idéale, cest le joug invincible ! On peut ridiculiser le mot, on ne. Par M. Damé. LA SCULPTURE AU SALON. , 33 secouera pas le joug quil impose, et les moqueurs eux-mêmes ensubissent, le pouvoir charmant. Le public, lui, ne changera pas de reli-gion. Ce nest pas en relisant un traité danatomie que Corrége poussason cri devenu banal : Anchio son pittore ! Au contraire, jetez sur ce torse, quune loi supérieure oblige à lamodestie, une draperie, fût-elle de la plus fine gaze, 11 se meut, il marche,il redevient libre, il est plus beau encore. Otez àlaMilo le voile qui len-toure, Lysippe lui-même sembarrasse. La Médicis rougit de sa beautédevant ses adorateurs ; elle se fait un vêtement de ses bras et de sesmains. On ne citerait peut-être pas une seule statue, parmi toutes cellesque les maîtres dAthènes ou de Rome nous ont léguées, dont on pûtinvoquer le témoignage contre la suprématie de la beauté pudique. Et voyez comme notre thèse se présente avec peu de témérité. A quile succès est-il retourné cette


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