Oeuvres illustrées de George Sand . que si nous fussions venus àla Roche-Mauprat avec la seule intention de faire un bonrepas. Il plaisanta sur le chapon qui chantait encore à labroche, et sur le vin ([ui faisait lefTet dune brosse dansle gosier. Mais le métayer vint augmenter sa bonne hu-meur en nous apportant quelques bouteilles dexcellentmadère ([ue le chevalier lui avait conhées autrefois, etdont il aimait à boire un verre ou deux lorsquil mettaitle pied à létrier. Pour récompense, nous invitâmes ledigne homme à souper avec nous, pour causer dafTairesle moins ennuyeusement possible. « A la


Oeuvres illustrées de George Sand . que si nous fussions venus àla Roche-Mauprat avec la seule intention de faire un bonrepas. Il plaisanta sur le chapon qui chantait encore à labroche, et sur le vin ([ui faisait lefTet dune brosse dansle gosier. Mais le métayer vint augmenter sa bonne hu-meur en nous apportant quelques bouteilles dexcellentmadère ([ue le chevalier lui avait conhées autrefois, etdont il aimait à boire un verre ou deux lorsquil mettaitle pied à létrier. Pour récompense, nous invitâmes ledigne homme à souper avec nous, pour causer dafTairesle moins ennuyeusement possible. « A la bonne heure,nous dit-il, ce sera donc comme autrefois; les manantsmangeaient à la table des seigneurs de la Roche-Mauprat,vous faites de môme, monsieur Bernard, et cest bien. —Oui, monsieur, lui répondis-je très-froidement ; mais jele fais avec ceux qui me doivent de largent, et non avecceux à qui jen dois. » Cette réponse et le mot de mon-sieur lintimidèrent tellement quil fit beaucoup de façons 64 .larca^si- iiaii c^.iii ,.i. pour se mollre à lalile ; mais jinsistai, voulant sur-le-champ lui donner la mesure de mon caractère. Je le trai-tai comme un homme que jélevais à moi, non comme unhomme vers qui je voulais descendre. Je le forçai dêtrechaste dans ses plaisanteries, et je lui permis dêtre ex-pansifet facétieux dans les limites dune honnête ijaielé.Cétait un homme jovial et franc. Je lexaminais avec at-tention pour voir sil naurait pas quel(]ue accointanceavec le lanlôme qui laissait traîner son manteau sur leslits; mais cela nétait aucunement probable, et il avait aufond tant daversion pour les Coupe-jarrets que, sans sonrespect pour ma parenté, il les eut de bon cœur habillés,en ma présence, comme ils méritaient de lêtre. Mais jene pus souffrir aucune liberté de sa part sur ce sujet, etje lençiai^eai à me rendre compte de mes affaires, ce quilfit avec intelligence, exactitude et loyauté Quand il se retira,


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