Histoire de la révolution de 1848 . furieux ferment les grilles deloctroi, saisissent M. Arago, le poussentcontre le mur, le couchent en joue et mena-cent de le fusiller sur lheure, à moins quil nejure au peuple de lui laisser les forts. Cepen-dant lalarme sest répandue, on entend son-ner le tocsin de la ville, une compagnie deVoraces paraît. A cette vue, la foule se range,et le commissaire, délivré, est reconduit so-lennellement à la Préfecture. Le lendemain, une longue processiondhommes, de femmes, denfants, descend dela Croix-Rousse, tambours et drapeau entôte, défile devant lHôtel-de-Ville


Histoire de la révolution de 1848 . furieux ferment les grilles deloctroi, saisissent M. Arago, le poussentcontre le mur, le couchent en joue et mena-cent de le fusiller sur lheure, à moins quil nejure au peuple de lui laisser les forts. Cepen-dant lalarme sest répandue, on entend son-ner le tocsin de la ville, une compagnie deVoraces paraît. A cette vue, la foule se range,et le commissaire, délivré, est reconduit so-lennellement à la Préfecture. Le lendemain, une longue processiondhommes, de femmes, denfants, descend dela Croix-Rousse, tambours et drapeau entôte, défile devant lHôtel-de-Ville oùM. Arago, prévenu de cette manifestation,vient recevoir le témoignage des regrets quecausaient à la population les violences dont ilavait failli être victime. Les trente hommesqui lavaient couché en joue marchaient en-semble et portaient en signe do repentir lecrêpe noir au fusil. Lun deux essaye de pro-noncer quelques paroles ; mais son émotionest trop forte, les sanglots le suffoquent, ses DEUXIKME PARTIE 281. MANIFESTATION DITB DES BONNETS . camarades se prennent à pleurer avec que la procession défilait encore, onentendit les coups de feu que les ouvriers ti-raient en lair en remettant les forts à lagarde nationale. Dans les fluctuations ora-geuses de ces masses indéterminées, où, pourparler avec Bossuet, toxit est en proie, descolères sauvages faisaient place à des docili-tés denfant; à des révoltes confuses succé-daient des repentirs aveugles; la raison, con-fondue encore avec linstinct, jetait, comme auhasard, sur ce chaos mouvant, ses clartés ra-pides. Pour se dédommager de la reddition desforts, les ouvriers sétaient mis à démolir lemur denceinte; ils poussaient avec un achar-nement extrême cotte œuvre de destructionet de représailles. M. Arago, pour prévenirles accidents causés par un travail précipité et désordonné, obtint quon en laisserait lachè-vement à la direction du génie militaire. Aubout de quelqu


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