. Le General Dourakine; . s et le gouverneur sur la conspi-ration quon avait découverte et qui nexistaitque dans leur tête. Ils se fâchèrent; le gouver-neur me dit des grossièretés, auxquelles je ré-pondis vivement, comme je le devais. « — Votre insolence, me dit-il, démontre, mon-« sieur, votre esprit révolutionnaire et la vérité« de laccusation portée contre vous. Sortez, mon-« sieur; demain, vous ne serez plus le prince« Romane Pajarski, mais le forçat n° ***. Vous le« connaîtrez plus tard. » « LExcellence sonna, me fit emmener. « Au cachot n° 17, » dit-il. « On me traîna brutalement dans c


. Le General Dourakine; . s et le gouverneur sur la conspi-ration quon avait découverte et qui nexistaitque dans leur tête. Ils se fâchèrent; le gouver-neur me dit des grossièretés, auxquelles je ré-pondis vivement, comme je le devais. « — Votre insolence, me dit-il, démontre, mon-« sieur, votre esprit révolutionnaire et la vérité« de laccusation portée contre vous. Sortez, mon-« sieur; demain, vous ne serez plus le prince« Romane Pajarski, mais le forçat n° ***. Vous le« connaîtrez plus tard. » « LExcellence sonna, me fit emmener. « Au cachot n° 17, » dit-il. « On me traîna brutalement dans ce cachotdont le souvenir me fait dresser les cheveux surla tête ; cest un caveau de six pieds de long, sixpieds de large, six pieds de haut, sans jour, sansair ; un grabat de paille pourrie, infecte et rem-plie de vermine, composait tout lameublementJe mourais de faim et de soif, nayant rien prisdepuis la veille. La soif surtout me torturait. Onme laissa jusquau lendemain dans ce trou si in-. LE GÉNÉRAL DOURAKINE. 299 fect, que lorsquon y entra pour me mettre lesfers aux pieds et aux mains, les bourreaux recu-lèrent et déclarèrent quils ne pouvaient pas meferrer faute de pouvoir respirer librement. Onme poussa alors dans un passage assez sombre,mais aéré; en un quart dheure mes chaînesfurent solidement rivées. « Les anneaux de mes fers se trouvèrent tropétroits; on me serra tellement les jambes et lespoignets, que je ne pouvais plus me tenir deboutni me servir de mes mains ; mes supplications nefirent quexciter la gaieté de mes de me mettre les fers, on me lut monarrêt; jétais condamné à travailler aux mines enSibérie pendant toute ma vie, et à faire le voyageà pied. « Quand lopération du ferrage fut terminée,on me força à regagner mon cachot; je tombaisà chaque pas; jy arrivai haletant, les pieds etles mains déjà gonflés et douloureux. Je maffais-sai sur ma couche infecte, mais je fus forcé de laquitt


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