. Oeuvres diverses de Jules Janin. ante rencontre, qui devait être suivie detant de chagrins cuisants ! Un instant je me crusrégal de tous ces frivoles jeunes gens qui men-touraient; je mestimai presque aussi haut quunParisien : jétais un homme à bonnes fortunes,moi aussi ! Mais, hélas ! on ne force jamais sa nature. Alépoque dont je parle surtout, les nations étaientfortement tranchées; elles navaient point passéà travers ces guerres sanglantes qui lient si fort LE COIN DE LA REINE. 269 les peuples entre eux en les forçant à je vins à Paris, un homme nétait médio-crement ni All


. Oeuvres diverses de Jules Janin. ante rencontre, qui devait être suivie detant de chagrins cuisants ! Un instant je me crusrégal de tous ces frivoles jeunes gens qui men-touraient; je mestimai presque aussi haut quunParisien : jétais un homme à bonnes fortunes,moi aussi ! Mais, hélas ! on ne force jamais sa nature. Alépoque dont je parle surtout, les nations étaientfortement tranchées; elles navaient point passéà travers ces guerres sanglantes qui lient si fort LE COIN DE LA REINE. 269 les peuples entre eux en les forçant à je vins à Paris, un homme nétait médio-crement ni Allemand, ni Français, ni petit-maître,ni philosophe. Si mon aventure du bal fut uneaventure toute parisienne, les suites en furenttout allemandes. Mais Gabriel Honoré ma donnérendez-vous à deux heures du matin ; il mattend :je vais le rejoindre : un plaisir ne vient pas seul,tous les bonheurs se donnent la main. Mon aven-ture de la soirée ma mis en goût; je vous la ra-conterai, mon cher lecteur, une autre 23. CHAPITRE XXXII. LA PETITE MAISON. Donne-moi mon manteau de couleurde muraille. Richelieu. rheure marquée je retrouvai mon ami^S^^^lGabriel. Malgré ma bonne fortune,«^^iy^^ jétais encore arrivé le premier au ren- dez-vous; rien navait pu me retenir et me faireoublier Theure, à moi novice ! Tout au rebours,Gabriel Honoré se livrait avec la fougue et Pem-portement dun amoureux consommé à ces trans-ports dune nuit de folie. Il oubliait tout dans leplaisir. Si même je le retrouvai à lheure indi-quée, ce fut encore une suite de ma belle étoilede cette nuit. Quand je le revis, il nétait passeul ; il donnait le bras à une jolie femme brune,à lœil vif, aux lèvres rebondies, au teint coloré :cétait sa conquête de lheure passée ou son triom- 272 BARNAVE. phe de la veille. La jolie femme, élégante etsvelte, avait ôté son masque sans attendre quellefût sortie du bal; elle paraissait fière de son cava-lier; elle le regardait de temp


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