. Gazette des beaux-arts . e donnaient plus que des représentationsde tragédies et « autres histoires à limitation des Grecs et desRomains »; le monde civilisé tout entier célébrait les gloires antiquesretrouvées et les splendeurs nouvelles qui sétaient levées, à côtédelles, à lhorizon méridional. Comment auraient-ils résisté? Commentseraient-ils restés fidèles aux vieux maîtres nationaux, alors que lescroyances et les doctrines qui firent la force et la grâce du génie deces maîtres étaient si profondément ébranlées et plus quà demi chan-celantes! « Comme je peux! » avait dit modestement Jean
. Gazette des beaux-arts . e donnaient plus que des représentationsde tragédies et « autres histoires à limitation des Grecs et desRomains »; le monde civilisé tout entier célébrait les gloires antiquesretrouvées et les splendeurs nouvelles qui sétaient levées, à côtédelles, à lhorizon méridional. Comment auraient-ils résisté? Commentseraient-ils restés fidèles aux vieux maîtres nationaux, alors que lescroyances et les doctrines qui firent la force et la grâce du génie deces maîtres étaient si profondément ébranlées et plus quà demi chan-celantes! « Comme je peux! » avait dit modestement Jean van Eyck.« Chacun son temps ! » répondait cent ans plus tard le turbulentBernard van Orley, — non sans outrecuidante assurance, car sontemps fut bientôt passé, — mais avec une incontestable entraînement fut sincère dailleurs et il eut des naïvetés tou- 1. Le Livre des peintres, I, 307 cl suiv., traduit et annoté par Henri Hymans, 2 vol. in-40. Paris, Rouam, Ah gS -d I—i IL Ph 3 i-l % < LE MUSEE DE BRUNSWICK. 479 chantes; un noble enthousiasme, — cruelle énigme! — gonfla lescœurs de ces écoliers dont plus dun portait la barbe blanche. Il suffitde feuilleter le Livre des peintres du bon Carel van Mander pour enrecueillir les traits les plus caractéiistiques; il en est damusants,comme celui dHubert Goltzius qui « entreprit le voyage de Rome àlinsu de sa femme, sous prétexte de se rendre à Cologne»; — il enest démouvants comme celui dHenri Goltzius qui, chargé trop jeunede famille et retenu au logis, « comparant sa propre destinée à tous lesavantages que rencontrèrent les autres artistes, tomba dans une noiremélancolie et, voyant que sa vie ne tenait, comme on dit, quà un fil,prit le parti, si faible quil se sentit, de se mettre en route pour de pouvoir du moins, avant de mourir, contempler les splendeursde lart italien, ce dont il sétait vu privé par son mariage ». Voi
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