. Florence. mais une perte bien cruelleet une douleur infinie. La grâce a été que,tandis que vivant il me faisait vivre, mourant il ma appris à mourir sans regret, bienplus, en désirant la mort. Je lai eu chezmoi vingt-six ans, et je lai trouvé très rareet fidèle serviteur, et maintenant que jelavais fait riche et comptais sur lui commebâton et repos de ma vieillesse, il mestenlevé, et il ne me reste dautre espoir quede le revoir au paradis. Sa mort a été trèsbelle, il ne regrettait pas de mourir, maisseulement de me laisser dans ce mondeméchant, au milieu de tant dangoisses ;aussi la plus gra


. Florence. mais une perte bien cruelleet une douleur infinie. La grâce a été que,tandis que vivant il me faisait vivre, mourant il ma appris à mourir sans regret, bienplus, en désirant la mort. Je lai eu chezmoi vingt-six ans, et je lai trouvé très rareet fidèle serviteur, et maintenant que jelavais fait riche et comptais sur lui commebâton et repos de ma vieillesse, il mestenlevé, et il ne me reste dautre espoir quede le revoir au paradis. Sa mort a été trèsbelle, il ne regrettait pas de mourir, maisseulement de me laisser dans ce mondeméchant, au milieu de tant dangoisses ;aussi la plus grande partie de moi-mêmesen est allée avec lui, et il ne me reste plusici-bas quune misère sans bornes. Je merecommande à vous. » Là-bas, sur la plate-forme des Coll/, auP/aj^ûlc, plus haut que la tour du PalaisVieux, que le Campanile de Sainte-Marie-de-la-Lleur, colossal et juvénil, veille tou-jours sur Florence, tel quun archange, leDavid du grand florentin, tout baigné dazurcé David de Michel-Ange. Statuecolossale en marbre à lAcadé-mie. Reproduction en bronze auViale dei Colli (Piazzale Michel-angiolo). Des hauteurs morales de Micliel-Ange,descendons à la spirituelle perversité deBenvenuto Cellini (1500-1571). Celui-ci, nousle connaissons de façon merveilleuse, caril sest raconté lui-même, ou plu-tôt glorifié avec une effronterie bien charmante, une indifférence absolueau bien comme au mal, une sincérité relevée de vantardise qui fait penserà quelque gascon exilé de la Garonne à lArno. Sa « Vie » écrite en toscanpopulaire, si nerveux et sonore, est une confession fidèle, scrupuleuse, àlaquelle ne manque que la contrition du pénitent. Il était trop vaniteux. MICHEL-ANGE ET BENVENUTO CELLINI 119 trop ébloui par son propre génie pour imaginer un seul instant quil eûttort ou se trompât. Il se croit un demi-dieu de lart : Michel-Ange, pourlui, en est le dieu, et la nuance fait honneur à son bon goût. Toutes lesaventures d


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