. Le cabinet des fées : ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux. ois , expofée aux loups & aux ogr^sdont il avoit fouvent entendu parler. Pen-dant quil faifoit ion poiîible pour fléchir laivieille , le géant Chicortin 5 qui chailoîtTours dans la forêts paiTa tout auprès deMignonnette; il étoit le roi > ou plutôt letyran du pays. Mignonnette lui parut char-mante ; mais il fut iurpris de ne la pas trou-ver charmée de le voir ; & fans lui direautre chofe , il donna ordre à ceux qui lefiiivoient de prendre cette petite iiUe, &de la lui donner fous fon bras ; il
. Le cabinet des fées : ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux. ois , expofée aux loups & aux ogr^sdont il avoit fouvent entendu parler. Pen-dant quil faifoit ion poiîible pour fléchir laivieille , le géant Chicortin 5 qui chailoîtTours dans la forêts paiTa tout auprès deMignonnette; il étoit le roi > ou plutôt letyran du pays. Mignonnette lui parut char-mante ; mais il fut iurpris de ne la pas trou-ver charmée de le voir ; & fans lui direautre chofe , il donna ordre à ceux qui lefiiivoient de prendre cette petite iiUe, &de la lui donner fous fon bras ; il fut obéi,& piquant des deux , il gagna promptemciitle chemin de fa capitale ; les cris de Mi- gnonnette ne le purent attendrir , 6i ce Futalors quelle fe repentit davoir été défobéir- - fànte , mais il nétait plus temps ; ces mê-mes cris interrompirent la converlatioii dePinçon & de la vieille ; il la quitta hrufque-ment ; &. courant au lieu où il a>oît laiiTéMignonnette , quelle fut fa douleur quand il cAùyi oiiJiy /ic^ l^m . 2 4 J^. M î C N O N N E T T E. 4S9 la Vît fous le bras du géant? Il eft très-sûrque sil avoit été avec elle au moment decette violence , il auroit péri mille fois plu-tôt que de le fouffrir > mais il perdit promp-tement de vne Chicottin & fa fuite; & fansregarder autre chofe que la trace des che-vaux ^ il marcha fur leurs pas. Le jour quifilit ne lui permit pas daller plus loin , &c,lobfcurité de la nuit le plongea dans un étatde douleur qui ne fe peut comprendre, : à croire même quil nauroit pas eu laforce dy réfifler ; mais sétant aiïis , il ap«perçut à fes côtés une petite lumière , quilprit dabord pour un ver luifant auquel il nefit pas dattention. Cette lumière augmentafi confidérablement dans la fuite, quelledevint allez grande pour renfermer une-femme vêtue de brun , qui lui dit; confo*lez-vous 5 Pinçon, ne vous abandonnezpoint au défefpoir ; prenez cette gourde &c
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