L'Invasion de la mer . aine de brasses de la chaîne, lavantde la Mairie fut enfin tourné vers le large. Lancre avait tenubon. Ses pattes étaient solidement encastrées clans un intersticede roches, et eussent plutôt cassé que cédé sous la traction ducabestan. « Hardi, les enfants! » sécria Kongre. Et tout le monde sy mit, même Carcante, tandis que, penchéau-dessus du couronnement, Kongre observait larrière de lagoélette. Il y eut quelques moments dhésitation, la seconde moitiéde la quille raclait toujours le sable. Aussi, Kongre et les autres ne furent-ils pas sans éprouverune vive inquiétude.


L'Invasion de la mer . aine de brasses de la chaîne, lavantde la Mairie fut enfin tourné vers le large. Lancre avait tenubon. Ses pattes étaient solidement encastrées clans un intersticede roches, et eussent plutôt cassé que cédé sous la traction ducabestan. « Hardi, les enfants! » sécria Kongre. Et tout le monde sy mit, même Carcante, tandis que, penchéau-dessus du couronnement, Kongre observait larrière de lagoélette. Il y eut quelques moments dhésitation, la seconde moitiéde la quille raclait toujours le sable. Aussi, Kongre et les autres ne furent-ils pas sans éprouverune vive inquiétude. La mer ne monterait plus que pendant unevingtaine de minutes, et il importait que la Mairie fût renflouéeauparavant, ou elle serait clouée à cette place jusquà la maréeprochaine. Or, pendant deux jours encore, la marée devaitdimi-nuer de hauteur, et elle ne reprendrait du revif que dans qua-rante-huit heures. Le moment était venu de faire un dernier effort. On se figure LA GOELETTE M WLE. ir,. «Hardi, les enfants!» sécria Kongre. (Page 64.) ce que pouvait être la fureur, plus que la fureur, la ragede ces hommes à se sentir impuissants! Avoir sous les pieds lenavire quils convoitaient depuis si longtemps, qui leur assuraitla liberté, limpunité peut-être, et ne pouvoir larracher à cebanc de sable!.. Alors, les jurons, les imprécations déclater pendant quilshaletaient au cabestan avec la crainte que lancre ne vint à casser 9 66 LE PHARE DU BOUT DU MONDE. ou à déraper! Il faudrait alors attendre la marée du soir pourmouiller à nouveau cette ancre, pour y joindre la seconde. Or,dici vingt-quatre heures, savait-on ce qui arriverait et si lesconditions atmosphériques seraient aussi favorables?.. Et, précisément, quelques nuages, assez épais, se formèrentdans le nord-est. Il est vrai, sils se tenaient de ce côté, la situa-tion du navire ne serait pas empirée, le banc de sable ayantlabri des hautes falaises du littoral. Mais la mer ne d


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