. Les Fiancees Merveilleuses . :il a dû pourtant voler tes brebis. — Prince, répond Bimbeline, vous avez déjà tant dechoses à faire que je nai point le désir de vous donnerle souci de mes déboires. — Tu es discrète, bergère; pour cela, je veux que tusois vengée la première; viens avec nous et, sil te plaît,prends place auprès de moi, sur la croupe de mon cheval. » Bimbeline est partie à côté de son fiancé mystérieux. On arriva bientôt devant la demeure de Rapace :cétait un puissant château avec dépaisses murailles créneléeset des mâchicoulis. Tout autour, un large fossé, profondsans doute, ple


. Les Fiancees Merveilleuses . :il a dû pourtant voler tes brebis. — Prince, répond Bimbeline, vous avez déjà tant dechoses à faire que je nai point le désir de vous donnerle souci de mes déboires. — Tu es discrète, bergère; pour cela, je veux que tusois vengée la première; viens avec nous et, sil te plaît,prends place auprès de moi, sur la croupe de mon cheval. » Bimbeline est partie à côté de son fiancé mystérieux. On arriva bientôt devant la demeure de Rapace :cétait un puissant château avec dépaisses murailles créneléeset des mâchicoulis. Tout autour, un large fossé, profondsans doute, plein deau croupissante, empêchait lapproche ;le pont-levis était redressé et la herse de fer tendait sespointes malveillantes. Le fils du roi sonna trois fois de la trompe. A une meurtrière, Rapace montra son visage mauvais : « Que me veut-on? — Ne le sais-tu pas, voleur? fit le prince Corindon;je viens te demander de rendre à mes sujets tout ce quetu leur dérobas par force. )> 54 /^^LA. BIMBELINE ET CORINDON Un rire mauvais, diabolique, interminable fut la seuleréponse. Le fils du roi sonna à nouveau par trois fois de loli-fant, mais le pont-levis ne se baissa pas davantage; Rapacene répondit même pas; le prince Corindon ordonna : « Criblez le château de pierres et de flèches. )) Aussitôt les frondes tournèrent, les arcs se tendirent;mais les flèches se brisèrent contre les murs épais et lespierres sy vinrent écraser. Par dérision, Rapace répondait à lattaque en lançantà Corindon des épluchures de fruits et des légumes, desos de volailles, des flacons vides. Le fils du roi rougit sous laffront. (( A moi les frondeurs, les archers! hardis, messoldats ! )) A nouveau les pierres et les flèches de pleuvoir surle castel, sans lémouvoir. On ne pouvait songer à le prendre dassaut, car onnavait apporté aucune échelle, puis le fossé neût paspermis de les poser contre les murs; le jour peu à peudiminuait, et le fils du


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