Le diable amoureux, roman fantastique . uble. Heureusement la tempêteavait faitson dernier effort. Le ciel se nettoyait, et bientôtla clarté de la lune nous annonça que nous navionsplus rien à craindre du désordre des éléments. LE DIABLE AMOUREUX. 155 Biondelta demeurait à la place où elle sétaitmise. Je massis auprès delle sans proférer uneparole : elle fit semblant de dormir et je me misà rêver plus tristement que je neusse encore faitdepuis le commencement de mon aventure, surles suites nécessairement fâcheuses de ma pas-sion. Je ne donnerais que le canevas de mes ré-flexions. Ma maîtresse


Le diable amoureux, roman fantastique . uble. Heureusement la tempêteavait faitson dernier effort. Le ciel se nettoyait, et bientôtla clarté de la lune nous annonça que nous navionsplus rien à craindre du désordre des éléments. LE DIABLE AMOUREUX. 155 Biondelta demeurait à la place où elle sétaitmise. Je massis auprès delle sans proférer uneparole : elle fit semblant de dormir et je me misà rêver plus tristement que je neusse encore faitdepuis le commencement de mon aventure, surles suites nécessairement fâcheuses de ma pas-sion. Je ne donnerais que le canevas de mes ré-flexions. Ma maîtresse était charmante, mais jevoulais en faire ma femme. Le jour mayant surpris dans ces pensées, jeme levai pour aller voir si je pourrais poursuivrema route. Cela me devenait impossible pour lemoment. Le mu-letier qui condui-sait ma calècheme dit que ses mu-lets étaienthors deservice. Commejétais danscet em-barras, Biondettavint me joindre. Je commençaisà perdre patiencequand un homme dune physionomie sinistre, 25. J54 LE DIABLE AMOUREUX. mais vigoureusement taillé, parut devant la portede la ferme, chassant devant lui deux mulets quiavaient de lapparence. Je lui proposai de meconduire chez moi; il savait le chemin, nousconvînmes du prix. Jallais remonter dans ma voiture, lorsque jecrus reconnaître une femme de ma campagne quitraversait le chemin suivie dun valet: je map-proche; je la fixe. Cest Berthe, honnête fer-mière de mon village et sœur de ma nourrice. Jelappelle; elle sarrête, me regarde à son tour,mais dun air consterné. «Quoi! cest vous, medit-elle, seigneur don Alvare! Que venez-vouschercher dans un endroit où votre perte est jurée,où vous avez mis la désolation?.... — Moi! ma chère Berthe, et quai-je fait?.... — Ah ! seigneur Alvare, la conscience ne vousreproche-t-elle pas la triste situation à laquellevotre digne mère, notre bonne maîtresse, setrouve réduite ? — Elle se Elle se meurt? mé — Oui,


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