. Atelier Rosa Bonheur. Animals. ROSA BONHEUR XI 1!. â \ hautes que tout ce que peuvent at- teindre les sens. » J"ai relu ces lignes tandis que j'examinais un à un chacun des mor- ceaux qui étaient comme les minutes réalisées de la carrière de Rosa Bon- heur, et j'y ai puisé cette conviction que nul plus qu'elle ne mérite qu'on applique à la portée de son art l'élo- quente dissertation de Lamennais. Si, en voyant la figure de tant de bétes où il semble que l'artiste ne devait avoir pour but unique et spécial que d'interpréter la nature en se tenant le plus près possible de l


. Atelier Rosa Bonheur. Animals. ROSA BONHEUR XI 1!. â \ hautes que tout ce que peuvent at- teindre les sens. » J"ai relu ces lignes tandis que j'examinais un à un chacun des mor- ceaux qui étaient comme les minutes réalisées de la carrière de Rosa Bon- heur, et j'y ai puisé cette conviction que nul plus qu'elle ne mérite qu'on applique à la portée de son art l'élo- quente dissertation de Lamennais. Si, en voyant la figure de tant de bétes où il semble que l'artiste ne devait avoir pour but unique et spécial que d'interpréter la nature en se tenant le plus près possible de la vérité, on doutait de cette réflexion de la vie intérieure qui cherche l'explication d'un éternel mystère dans les choses les plus communes de notre vie phy- sique et sociale, on n'aurait pour asseoir son jugement qu'à considérer, dans les études de paysage qui sont ici cataloguées, avec quelle étrange puissance Rosa Bonheur imprimait au site choisi par elle une expression dramatique, où son pinceau faisait palpiter l'âme de la nature. Dans la plaine ou sur les versants qui offrent leurs pâturages aux troupeaux dispersés, elle fait dire aux bruyères, dont l'épanouissement est rapide sous l'ardeur du soleil d'été, je ne sais quel poème agreste qui émeut doucement, sans vains éclats de gaîté, et non plus sans tristesse lassante. Dans la forêt, elle interroge les arbres comme de bons géants protecteurs, dont la sève se réjouit de la chanson des nids ; elle écoute, sous le velours des mousses, la violette modeste exhaler son parfum; puis, à l'heure où les branches ne sont plus des abris, où le sol se jonciie de feuilles rouillées, si rudes en leur sécheresse que le pied qui les écrase en ari-ache comme un cvl étouffé de douleur, elle s'enivre de la transparence des brumes qui montent le matin vers la lumière lente ; elle tend l'oreille aiix


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