. Les bons enfants . monsieur Esbrouffe? Voulez-vousque je vous aide à revenir jusque chez vous? — Oui », dit Esbroufïe en acceptant lappui quelui offrait Lamalice. Us furent longtemps avant darriver. Esbrouffegrelottait, tremblait et sarrêtait sans cesse ; Lama-lice ne témoigna aucune impatience; il ne parlaitpas, elle ne disait rien non plus. Quand ils furentarrivés devant la porte dEsbrouffe, il quitta La-malice et lui dit merci sans la regarder, ouvritsa porte et la referma sur lui. Lamalice pensaquil aurait pu la remercier mieux que cela. <c Mais, se dit-elle, ce nest pas sa faute : il


. Les bons enfants . monsieur Esbrouffe? Voulez-vousque je vous aide à revenir jusque chez vous? — Oui », dit Esbroufïe en acceptant lappui quelui offrait Lamalice. Us furent longtemps avant darriver. Esbrouffegrelottait, tremblait et sarrêtait sans cesse ; Lama-lice ne témoigna aucune impatience; il ne parlaitpas, elle ne disait rien non plus. Quand ils furentarrivés devant la porte dEsbrouffe, il quitta La-malice et lui dit merci sans la regarder, ouvritsa porte et la referma sur lui. Lamalice pensaquil aurait pu la remercier mieux que cela. <c Mais, se dit-elle, ce nest pas sa faute : il napas de cœur, le pauvre homme. » Quand elle entra, elle ne trouva personne : pour- LES BONS p:nfants 197 tant le couvert était mis, le souper était servi; etquel souper? jamais Lamalice nen avait mangé unpareil! Un poulet rôti et une tarte aux fraisis. « Que veut dire cela? dit-elle. Le même excel-lent souper que javais pris à Esbrouffe et que jaidonné à ces pauvres gens que je ne connais pas. 11. Oa lui jeta encore quelques pierres. (Page 19S.) ny a quun seul couvert; où sont donc mes parents?Je vais les attendre, quoique jaie bien faim. — Mange, Lamalice, mange, ne les attends pas;ils sont bien loin et ne reviendront pas ce soir. » Lamalice se retourna pour voir qui parlait ainsi ;elle vit la souris, qui la regardait avec des yeuxbienveillants. (c Je ne tai pas abandonnée, ma fille, quoique tunaies pas voulu invoquer mon pouvoir. Tu avais, 198 LES BONS ENFANTS il est vrai, révélé à ta parente le secret de la puis-sance du dé, mais tu avais fait un bon usage de monprésent; tu as puni Esbrouffedans une sage mesure;tu as été charitable envers une pauvre famille; tunas pas profité pour tenrichir des vertus du dé.ïu tes repentie de ta désobéissance ; tu f es dévouéepour des parents qui ne méritent pas ton affection ;tu as rendu à Esbrouffe le bien pour le mal. Cestmoi qui ai changé les sentiments de la foule à tonégard. Sans moi, tu au


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