Histoire populaire de Émile Zola . nion. Ilavait toujours les yeux fixés sur lavenir, qui juge plussainement, qui répare linjustice et lerreur, qui remettout à sa place et fait apparaître les hommes avec leurvraie taille. Son ambition nétait pas celle des mé consentait à être méconnu, calomnié, trahi, persé-cuté de son vivant, pour mériter la reconnaissance desâges futurs. Son regard même en avait pris quelquechose de vague et de lointain ; il semblait passer par-dessus les choses et les gens de son ambiance. Doùcette indifférence quon sentait chez lui à légard despetits événements d


Histoire populaire de Émile Zola . nion. Ilavait toujours les yeux fixés sur lavenir, qui juge plussainement, qui répare linjustice et lerreur, qui remettout à sa place et fait apparaître les hommes avec leurvraie taille. Son ambition nétait pas celle des mé consentait à être méconnu, calomnié, trahi, persé-cuté de son vivant, pour mériter la reconnaissance desâges futurs. Son regard même en avait pris quelquechose de vague et de lointain ; il semblait passer par-dessus les choses et les gens de son ambiance. Doùcette indifférence quon sentait chez lui à légard despetits événements de lactualité qui ont le don de nousémouvoir, de nous passionner et auxquels nous accor-dons toujours une importance exagérée. On le devinait en proie à une idée fixe : cétait 107 — livre quil écrivait ; il y rapportait tout, ses pensées, sessensations, ses souvenirs, ses observations quoti-diennes ; il senfermait dans son œuvre et ne laissaitquune petite fenêtre ouverte sur le dehors, par où, aux. Emile Zola a GO axs. heures de répit, il promenait son regard sur le mondeextérieur, pour ne point sabsorber trop complètement,pour demeurer un homme sociable. Dailleurs, sonœuvre même, exigeant une énorme documentation, lo-bligeait à sintéresser à toutes les manifestations de — 108 — lactivité sociale, à étendre sans cesse le domaine de sesconnaissances ; et il avait acquis ainsi une éruditionprodigieuse, qui, certes, ne sattardait pas à des textesgrecs ou latins, mais qui enrichissait son esprit dunemultitude de notions générales et daperçus sur lesconquêtes du génie humain. Il est évident quun tel homme ne pouvait être unmondain; il navait pas de temps à perdre dans les sa-lons, en bavardages frivoles, en galanteries auprès desdames. Sa nature même, incapable de se composer uneattitude qui neût pas été limage de ses sentiments, serefusait à cette sorte de cabotinage qui réduit lart deplaire en principes. Aussi fut


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