. Les Français peints par eux-mêmes . s qui consolent et quiencouragent, laccompagnent dans sa route ; elle tient àla poésie par sa misère dabord et ensuite par sa profes-sion, elle tient à lamour par ses grâces naturelles et sabeauté sans fard. La grisette est la providence de cellerace à part et imberbe, lhonneur, lesprit et le tapagede nos écoles, quon peut appeler à bon droit le prin-temps de lannée; elle est lamour souriant et désinlé-ressé des poêles sans maîtresses, des orateurs en herbe,des généraux sans épéc, des Mirabeaux sans tribune; toutjeune homme qui vit à Paris dune maigre pens


. Les Français peints par eux-mêmes . s qui consolent et quiencouragent, laccompagnent dans sa route ; elle tient àla poésie par sa misère dabord et ensuite par sa profes-sion, elle tient à lamour par ses grâces naturelles et sabeauté sans fard. La grisette est la providence de cellerace à part et imberbe, lhonneur, lesprit et le tapagede nos écoles, quon peut appeler à bon droit le prin-temps de lannée; elle est lamour souriant et désinlé-ressé des poêles sans maîtresses, des orateurs en herbe,des généraux sans épéc, des Mirabeaux sans tribune; toutjeune homme qui vit à Paris dune maigre pension pa-ternelle et érance est de droit le vainqueur et le ty-ran de ces jolies petites marquises de la rue Vivienue. Danscette franche communauté fondée sur lamour, sur léco-nomie et le travail, chacun des deux amoureux apporteloul ce quil a, rien dabord, et avec cela un grand appé-tit, et par-dessus le marché un grand fonds dinsou-ciance, tous les adorables ingrédients du bonheur ; on LA GRISETTE. 5i3. *j*,ivj^ NI J^ V* travaille cliacun de snn côli Inutf, la semaine ; laii^nillcet la pliiinc font des merveilles : lun dissc<iiic des cada-vres, lanlre en habille; celui-ci débrouille les textes deJuslinien, celle-là redresse tous les torts féminins quonlui présente; à peine a-t-on le temps de se voir, de sen-tre-sourire; à peine une fois ou deux passe-l-il devant laporte du magasin dont la glace est recouverte dun ri-deau à demi entrouvert. Mais, le dimanche venu, adieutoute contrainte ! laiguille et la plume se reposent, lemagasin et le livre sont fermés! Liberté, liberté toutentière; cest le jour où il est riche, cest le jour où elleest belle, cest le jour où ils saiment à ciel et à cœurouverts. Allons, notre royaume légitime, la vallée deMontmorency nous appelle; allons, notre beau d\iché deSaint-Cloud nous ouvre ses portes; allons, notre beaucomte de Saint-tîermain va grimper jusquà notre cin-quième étage par le c


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