. Les malheurs de Sophie . ra ce qui dépasse mes doigts,dit-elle, et je mangerai le reste. » Elle présenta le pain à son petit cheval, quisaisit le morceau et en même temps le bout dudoigt de Sophie, quil mordit violemment. So-phie nosa pas crier, mais la douleur lui fit lâ-cher le pain, qui tomba à terre : le cheval laissaalors le doigt pour manger le pain. Le doigt de Sophie saignait si fort, que lesang coulait à terre. Elle tira son mouchoir etsenveloppa le doigt bien serré, ce qui arrêta lesang, mais pas avant que le mouchoir eût ététrempé. Sophie cacha sa main enveloppée sousson tablier,


. Les malheurs de Sophie . ra ce qui dépasse mes doigts,dit-elle, et je mangerai le reste. » Elle présenta le pain à son petit cheval, quisaisit le morceau et en même temps le bout dudoigt de Sophie, quil mordit violemment. So-phie nosa pas crier, mais la douleur lui fit lâ-cher le pain, qui tomba à terre : le cheval laissaalors le doigt pour manger le pain. Le doigt de Sophie saignait si fort, que lesang coulait à terre. Elle tira son mouchoir etsenveloppa le doigt bien serré, ce qui arrêta lesang, mais pas avant que le mouchoir eût ététrempé. Sophie cacha sa main enveloppée sousson tablier, et la maman ne vit rien. Mais, quand on se mit à table pour dîner, ilfallut bien que Sophie montrât sa main, quinétait pas encore assez guérie pour que le sangfût tout à fait arrêté. Il arriva donc quen pre-nant sa cuiller, son verre, son pain, elle tachaitla nappe. Sa maman sen aperçut. « Quas-tu donc aux mains, Sophie? dit-elle;la nappe est remplie de taches de sang tout au-tour de ton LES MALHEURS DE SOPHIE 73 Sophie ne répondit rien. MADAME DE RÉAN. N*entends-tu pas ce que je te demande? D®ùvient le sang qui tache la nappe? SOPHIE. de mon doigt. MADAME DE RÉAN. Quas-tu au doigt? Depuis quand y as-tu mal? SOPHIE. Depuis ce matin, maman. Cest mon poney quima mordue. MADAME DE REAN. Comment ce poney, qui est doux comme unagneau, a-t-il pu te mordre? SOPHIE. Cest en lui donnant du pain, maman. MADAME DE RÉAN. Tu nas donc pas mis le pain dans ta maintoute grande ouverte, comme je te lai tant defois recommandé? SOPHIE. Non maman; je tenais le pain dans mes doigts. MADAME DE RÉAN. Puisque tu es si sotte, tu ne donneras plus depain à ton cheval. Sophie se garda bien de répondre; elle pensaquelle aurait toujours le panier dans lequel onmettait le pain pour les chevaux, et quelle enprendrait par-ci par-là un morceau. Le lendemain donc, elle suivait sa mamandans les écuries, et, tout en lui présentant les 74 LE


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