Gazette des beaux-arts . de Praxitèle quese rattache la Vénus de Médicis, œuvre de Cléomène le père, qui floris-sait, selon toute apparence, au if siècle avant notre ère, et qui étaitlauteur des Muses dites Thespiades, que Mummius fit transporter àRome, après la prise de Corinthe, et dont Pline fait mention. LesThespiades étaient ainsi nommées de la ville de Thespies, bâtie sur lepenchant de lHélicon, montagne consacrée aux Muses, et leurs statues,par Cléomène, étaient sans doute exécutées avec la morbidesse, le charmeet la suavité de ciseau qui caractérisent la Vénus de Médicis, puisquePline


Gazette des beaux-arts . de Praxitèle quese rattache la Vénus de Médicis, œuvre de Cléomène le père, qui floris-sait, selon toute apparence, au if siècle avant notre ère, et qui étaitlauteur des Muses dites Thespiades, que Mummius fit transporter àRome, après la prise de Corinthe, et dont Pline fait mention. LesThespiades étaient ainsi nommées de la ville de Thespies, bâtie sur lepenchant de lHélicon, montagne consacrée aux Muses, et leurs statues,par Cléomène, étaient sans doute exécutées avec la morbidesse, le charmeet la suavité de ciseau qui caractérisent la Vénus de Médicis, puisquePline raconte que lune de ces figures de marbre inspira de lamour à romain. Il semble que la contemplation de la Vénus de Médicis,goit justement ce qui a donné naissance au mot vénusté, qui exprime sibien, par opposition au caractère dune divinité majestueusement belle,,les attraits dune femme délicieusement jolie. Dailleurs la figure, un peu repliée sur elle-même, ne mesure en. s ^ DO >> . w I ^ o m tz w w <E- LA TRIBUNE DE FLORENCE. 11 hauteur que l,Zi7, et, nayant ainsi que les proportions naturelles,paraît par cela même plus petite que nature; aussi la-t-on consi-dérée comme une statue icouique, cest-à-dire comme un portrait divi-nisé par la dévotion de lartiste pour son modèle. Que si une intentionde coquetterie semble sêtre glissée dans la séduction de cette figureenchanteresse, cela tient à ce que le statuaire, dailleurs très habile,qui restaura la Vénus il y a deux siècles, — ce fut le Bernin, — luidonna des bras un peu maniérés dans leur mouvement, et des doigtsfuselés quun Athénien même des derniers temps de lart attique eûttrouvés peu conformes à la dignité du marbre; mais toute la partieantique est parfaite en son style. La Vânus de Médicis représente unebeaulé sûre delle-même et de ladmiration quelle doit inspirer, tandisque la partie moderne de la figure expri


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