. Deux ans chez les anthropophages et les sultans du centre africain. Préf. de Camille Guy . , vers cinq ou six ans, vont ensuiteavec le père jusquà ce que, âgés dune douzainedannées, ils sinstallent dans une zériba à eux etfondent là une autre famille; cest ce qui expliqueque dans les villages presque tous les habitantssont du même sang. Lautorité politique est entre les mains du sul-tan. Cest un autocrate. Hommes et choses, toutlui appartient, et il en dispose librement. Lescases, les armes, il les donne et les retire commeil lui plaît. Pas un sujet na le droit strict de pos-séder.


. Deux ans chez les anthropophages et les sultans du centre africain. Préf. de Camille Guy . , vers cinq ou six ans, vont ensuiteavec le père jusquà ce que, âgés dune douzainedannées, ils sinstallent dans une zériba à eux etfondent là une autre famille; cest ce qui expliqueque dans les villages presque tous les habitantssont du même sang. Lautorité politique est entre les mains du sul-tan. Cest un autocrate. Hommes et choses, toutlui appartient, et il en dispose librement. Lescases, les armes, il les donne et les retire commeil lui plaît. Pas un sujet na le droit strict de pos-séder. On comprendra facilement combien il estdifficile de concilier les intérêts de nos nationauxet un pareil état de despotisme politique. Si le sul-tan est bien disposé, il est évident que tout irabien, sinon on sera obligé de garder des ménage-ments. Rafai a en effet admirablement organiséson sultanat au point de vue militaire. Ses soldatsou bazinghers sont instruits, dautant plus instruitsquà lépoque du passage de la mission Marchandet lorsque le mouvement madhiste nétait pas. CHAPITRE DIXIEME 137 encore réprimé, le commissaire du gouvernementles avait incorporés dans une milice qui recevaitlinstruction des sous-officiers de tirailleurs duposte. Cette milice eut été une force importanteau point de vue de la résistance extérieure; ellepouvait aussi devenir un véritable danger inté-rieur. Car Rafai nétait pas toujours bien conseillépar les sultans arabes du nord avec lesquels ilétait en correspondance. Les musulmans, sousprétexte de faire du commerce au moment oùnous étions à Rafai, sintroduisaient en grandnombre dans le pays et essayaient davoir uneaction sur la politique. A point de vue économique, leur présence étaitune réelle calamité. Ils pouvaient faire au com-merce français une concurrence fâcheuse. Con-naissant admirablement le pays, vivant de peu, ilsjo


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