L'Invasion de la mer . fondément dans les terres, sou-levait la mer en longues lames que la Maule recevait par letravers en gémissant. Kongre laissa porter, afin de doubler lapointe qui limite la baie du côté oriental, puis, cette pointe fran-chie, il serra le vent au plus près, et, bâbord amures, tira unbord vers le large. Kongre avait pris la barre lui-même, et, les écoutes raidies àbloc, il serrait le vent le plus possible. Ce fut seulement versquatre heures de laprès-midi quil sestima avoir assez gagné auvent pour atteindre son but dun seul bord. Virant alors lof pourlof, il changea ses am


L'Invasion de la mer . fondément dans les terres, sou-levait la mer en longues lames que la Maule recevait par letravers en gémissant. Kongre laissa porter, afin de doubler lapointe qui limite la baie du côté oriental, puis, cette pointe fran-chie, il serra le vent au plus près, et, bâbord amures, tira unbord vers le large. Kongre avait pris la barre lui-même, et, les écoutes raidies àbloc, il serrait le vent le plus possible. Ce fut seulement versquatre heures de laprès-midi quil sestima avoir assez gagné auvent pour atteindre son but dun seul bord. Virant alors lof pourlof, il changea ses amures et mit franchement le cap sur la baiedElgor, la pointe Several lui restant à ce moment à quatremilles dans le nord-ouest. De cette distance, la côte montrait son entier développementjusquau cap San Juan. En même temps, au revers de la pointe Diegos, apparaissaitla tour du Phare du bout du Monde que Kongre voyait pour lapremière fois. Avec la longue-vue trouvée clans la cabine du A LA BAIE Cest a cet instant que la goélette fut « raisonnée » par deux hommes. (Page 79. capitaine Pailha, il put même distinguer un des gardiens qui,posté sur la galerie, observait la mer. Le soleil devant resterpendant trois heures encore au-dessus de lhorizon, la Mauleserait certainement au mouillage avant la nuit. II était certain que la goélette navait pu échapper aux regardsdes gardiens, et que son arrivée dans les eaux de lIle des Étatsétait signalée maintenant. Tant que Vasquez et ses camarades 78 LE PHARE DU BOUT DU MONDE. lavaient vue piquer vers le large, ils devaient penser quellese dirigeait vers les Malouines. Mais, depuis quelle serraitle vent tribord amures, ils ne pouvaient clouter quelle ne cher-chât à donner dans la baie. Peu importait, dailleurs, à Kongre, que la Maule eût étéaperçue, ni même quon lui supposât lintention de relâ ne modifierait en rien ses projets. A son extrême satisfaction, cette fin de la traversée


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