Le Monde moderne . e de tulle et derubans chatoyants, elle prit son visagedans ses mains, les coudes sur les ge-noux, et des larmes, dabord espacées,chaudes et lourdes, telles que lespremières gouttes de pluie aucommencement de lorage,liltrèrenl entre ses doigts:un spasme souleva sapoitrine et un râlesétouffa dans songosier; puis devrais torrentslinondèrentdune acreaverse;istinctprofession-nel lui lit repousser du pied les étoiles soyeusesel les pimpants bouquets, et, se retour-nant, le front appuyé contre le dossierde sa chaise, les doigts crispés aux bar-reaux, elle pleura sans contrainte, é


Le Monde moderne . e de tulle et derubans chatoyants, elle prit son visagedans ses mains, les coudes sur les ge-noux, et des larmes, dabord espacées,chaudes et lourdes, telles que lespremières gouttes de pluie aucommencement de lorage,liltrèrenl entre ses doigts:un spasme souleva sapoitrine et un râlesétouffa dans songosier; puis devrais torrentslinondèrentdune acreaverse;istinctprofession-nel lui lit repousser du pied les étoiles soyeusesel les pimpants bouquets, et, se retour-nant, le front appuyé contre le dossierde sa chaise, les doigts crispés aux bar-reaux, elle pleura sans contrainte, éper-dùmeiit I KUe éprouva un irrésistibledésir dentendre une voix humaine danssa détresse, et. tressaillant dellroi au sonrauquc de sa voix mouillée, elle dit touthaut : « Cruels, sans pitié , Ils ne com-prennent pas quils me je les aipourtant aimé je les aime encore eteux!... Comment ne comprennent-ilspas que cest lorgueil et non leur amourpour moi qui les rend Oh!. AT SOHTIU Di; I/dMlUii; num Dieu I que je seule, seuleau monde, encore quatre ans! Je naiplus de Je suis ù boul Oh ! si je pouvais le revoir! Des cris, des plaintes de bête traquéeagonisant dans la solitude dun boisséchappèrent de ses lèvres; un poidsinsupportable écrasa sa poitrine, soncœur affolé sarrêta de battre, elle ouvritla bouche toute grande pour respirer,mais sans y parvenir; la soullrance phy-sique effaça toute autre impression : De lair! de lair! « Elle courut instinc-tivement à la croisée, louvrit et, affaisséesur lappui, aspira lair pur et frais de lanuit, la tête vide de pensées, toute à lasensation bienfaisante de ce souffle vif(|ui rafraîchissait son front, ses jouesniisaiites des coulées corrosivcs delarmes, et elle ferma les yeux. .Au-dessus des coteaux lointains, dansune traînée dor pâle où salanguissaientles derniers reflets du couchant, létoiledu soir seule se détachait en transpa-rent


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