. Le manoir des Boishaël . dans laquelle on croyait entendre legalop des chevaux, le cliquetis des armes, desappels de blessés, ou les hurlements dune meuteavec les gémissements du fauve aux abois. Le vieux Breton sonnait du cor avec une ardeurextraordinaire pour son âge, puisant véritable-ment une nouvelle vie dans cet air appelé, depuisun temps immémorial, lair desBoishaël. Mauriceen avait déjà entendu parler à son père qui luiavait dit que dans les Côtes-du-Nord, où la bran-che cadette de leur maison sétait installée, on lejouait dans toutes les chasses à courre dune façontronquée incomplèt


. Le manoir des Boishaël . dans laquelle on croyait entendre legalop des chevaux, le cliquetis des armes, desappels de blessés, ou les hurlements dune meuteavec les gémissements du fauve aux abois. Le vieux Breton sonnait du cor avec une ardeurextraordinaire pour son âge, puisant véritable-ment une nouvelle vie dans cet air appelé, depuisun temps immémorial, lair desBoishaël. Mauriceen avait déjà entendu parler à son père qui luiavait dit que dans les Côtes-du-Nord, où la bran-che cadette de leur maison sétait installée, on lejouait dans toutes les chasses à courre dune façontronquée incomplète. Le fils du vicomte Bertrandne le connaissait pas et il se sentait électrisé enlécoutant. « Je veux apprendre à sonner du cor », dit-il ;et, franchissant en quelques enjambées la dis-tance qui le séparait du père Yves, il lui demandasil pourrait lui donner des leçons. « Jessaierai toujours », répondit le vieillarddune voix entrecoupée. Il était à bout de souffle,à bout de forces Le vieux Breton sonnait du cor UNE [NSPIRATION DE RAYMONDE. U,7 Maurice sen aperçul cl lui offril sou appui pour regagner sa chaumière. Là le vieillard tombasur un escaheau, brisé de fatigue. « Il vous faudrait prendre quelque chose deréconfortant, dil Bertrane. Voulez-vous que jailleau manoir nous chercher un \v\-\-c de vin? — Merci, notre maîtresse, je ne veux rien de ces gens-là A mon âge on a ses idées, vous savez. Ce nest pas pour trouver à redire à ceuxqui en ont dautres, tout de même ! Chacun faitce quil croit devoir faire; ce nest pas à nous dejuger les 11 ne faut point semparer dela besogne du bon Si vous voulez seule-ment soulever le couvercle de la huche, voustrouverez clans le coin une bouteille prends une goutte de temps en temps, çame remonte le cœur. — Et un verre, père Yves? demanda Bertranelorsquelle eut la bouteille en main. — Ah! dame, je nen ai point. Je me sersdune écuelle. »


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