. Les métiers . s, gens du Nord, aven-turiers de la mer grise et froide, pécheurs de harengs etde morues, et pour lesquels il sem-ble que les périls soient encoreplus nombreux, avec les brumeset les bourrasques plus fréquentes,avec les courants des mers étroites,avec lincessant passage des grandsnavires qui coupent les petits endeux et ne sentent pas même lasecousse. Oui, les tempéraments sontdune infinie variété, et les voyageurs qui ont un peucouru le littoral de la France pourraient dire, presqueà coup sur, en passant devant uni: rangée de marins delEtat : « Toi, tu es de Bayonne, toi de Sa


. Les métiers . s, gens du Nord, aven-turiers de la mer grise et froide, pécheurs de harengs etde morues, et pour lesquels il sem-ble que les périls soient encoreplus nombreux, avec les brumeset les bourrasques plus fréquentes,avec les courants des mers étroites,avec lincessant passage des grandsnavires qui coupent les petits endeux et ne sentent pas même lasecousse. Oui, les tempéraments sontdune infinie variété, et les voyageurs qui ont un peucouru le littoral de la France pourraient dire, presqueà coup sur, en passant devant uni: rangée de marins delEtat : « Toi, tu es de Bayonne, toi de Saint-Nazaire deProvence, toi de lîle de Croix, toi de Bréhat, toi deHonneur, toi de Dunkerque », tant les visages et lesattitudes révèlent les origines. Mais lunité de métier afait son oeuvre aussi. Ces hommes sont tous des braves,des audacieux, des industrieux. Ils ont vingt façonsdifférentes de shabiller, de parler, de gréer un bateau,de souquer sur la rame, dappâter le poisson et de corn-. LE PECHEUR AU FILET 2~] poser une bouillabaisse, mais ils nen ont quune dêtreadroits et de navoir peur de rien. Et cest ce qui nousvaut la marine de France. On peut en dire presque autant des pêcheurs de noslacs et de nos fleuves, quon ne trouve pas rassemblésdans un même corps de troupes, et qui ont cependant,dun bout de la France à lautre, une parenté dhumeur. Le long des fleuves, dans les prairies, ils bâtissentune cabane de planches goudronnées, quelquefois unemaison en pierre, mais, quil soit noir ou blanc, le logisse distingue aisément de celui dun rural, dun petit ren-tier, dun ouvrier dusine ou datelier : il na point de jar-din, et des filets sèchent par devant, sur la terre ou surlherbe. Un jardin ! En vérité, celui-là en a-t-il besoinqui se lève avant le jour, rentre à la nuit, et reçoit dansses poumons tout lair sans poussière qui court sur leauen marche? Quand aura-t-il le loisir de le cultiver? Etla femme aurait-elle mieux le temps darros


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