Benjamin Rozes : nouvelle naturalistes . s, les pigeons. — Et tes lapins, tu me les donnes aussi ?demanda-t-elle encore, enhardie par son pre-mier succès. — Oui, les lapins ! même celui qui a desyeux rouges, tout! mais à une — Laquelle ? — Cest quils resteront ici. Il eut une bonne grosse joie, tandis que lafillette le regardait, un peu désappointée. Etil lembrassa. Derrière eux, à lombre dun sorbier dontles baies étaient mûres, un banc les invitait àsasseoir. Tous sy casèrent. — Cocoorico ! chanta le grand coq, les ailesdéployées, la crête haute. La chaleur du jour comme


Benjamin Rozes : nouvelle naturalistes . s, les pigeons. — Et tes lapins, tu me les donnes aussi ?demanda-t-elle encore, enhardie par son pre-mier succès. — Oui, les lapins ! même celui qui a desyeux rouges, tout! mais à une — Laquelle ? — Cest quils resteront ici. Il eut une bonne grosse joie, tandis que lafillette le regardait, un peu désappointée. Etil lembrassa. Derrière eux, à lombre dun sorbier dontles baies étaient mûres, un banc les invitait àsasseoir. Tous sy casèrent. — Cocoorico ! chanta le grand coq, les ailesdéployées, la crête haute. La chaleur du jour commençait à sé ne se parlait plus, lâme plongée dans uneextase médiocre. Le ciel avait des teintes oran-gées çà et là mêlées à de délicates brumes BENJAMIN ROZES grises ; de la placidité montait du jardin, desruelles environnantes. — Hou ! fit brusquement M. Rozes. Sa femme et Jeanne tressautèrent. Lui,éclata de rire. Le bothriocéphale, paraît-il,avait changé dhumeur. Et Benjamin riait. encore, la bouche large, secoué par une quintequi froissait son gilet, quand les Perrin, mariet femme, se présentèrent à lentrée du ître Perrin, le gendre des époux Rozes,notaire aussi, mais de taille irrespectable, sepavanait dans un veston dalpaga. Le chef BENJAMIN ROZES coiffé dun chapeau de paille à bords plats, àlarge ruban, il possédait un pantalon de coutil,si collant que les tiges de ses bottes se laissaientdeviner, couronnées dun cercle crasseux. Unepaire de favoris, le long de ses joues, paraissaitêtre du fil de fer, avoir été fixée là par lesmains limailleuses dun serrurier. M^ Perrin,plus grande que son mari, le nez osseux,portait une robe à pois obscurs sur fondblême, des mitaines en filoselle. — Vous êtes là, demanda-t-elle ? Trois voix, sur trois timbres différents, ré-pondirent : — Oui. — Ne vous dérangez pas. On allait se joindre ; maître Perrin, jus-qualors somnolent, se précipita. —


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