. Les Fiancees Merveilleuses . n dessus, main dessous,sont vite arrivées au logis du prince. (( Ouvre ce tiroir, donne-moi cette boîte. Patience. )) Javotte à pas menus, mais si rapides, de ses petitspetons de bois, plie, ploc, sur la route se hâte; elle arriveau royaume de Baudruche. La sentinelle au pont-levis la dévisage, il lui voit unefigure de porcelaine, des yeux de verre, des cheveux desoie, des mains de carton, il la laisse passer. Javotte va droit à la salle des fêtes où se donne legrand banquet des fiançailles. Toute la cour est là, foulebigarrée, pantins de toutes sortes, Polichine


. Les Fiancees Merveilleuses . n dessus, main dessous,sont vite arrivées au logis du prince. (( Ouvre ce tiroir, donne-moi cette boîte. Patience. )) Javotte à pas menus, mais si rapides, de ses petitspetons de bois, plie, ploc, sur la route se hâte; elle arriveau royaume de Baudruche. La sentinelle au pont-levis la dévisage, il lui voit unefigure de porcelaine, des yeux de verre, des cheveux desoie, des mains de carton, il la laisse passer. Javotte va droit à la salle des fêtes où se donne legrand banquet des fiançailles. Toute la cour est là, foulebigarrée, pantins de toutes sortes, Polichinelles, Pierrots,Arlequins, ainsi quil convient chez un roi qui sappelleBaudruche, et une princesse qui se nomme Fantoche ! PIMPERNELLE ET FANTOCHE Javotte arrive au moment où, sur un plateau de fer-blanc,on apporte un poulet de carton, peint en brun et verni. « Bonjour, nobles seigneurs )). Javotte sapproche de Fantoche : « Princesse, je vous fais mes humbles révérences. » Puis se tournant vers le prince Karl :. (( Prince, voici mon cadeau de noce. )) Le prince est si contrit que, sentant son chagrin affluerà ses yeux, il se lève dun bond et se sauve, la boîte deJavotte sous le bras, en ses appartements. Il senferme pour pleurer de rage à sa guise. Machinalement, il regarde le cadeau de la poupée;il reconnaît cette boîte de sapin, mais oui! Il louvre : sur leurs copeaux, des soldats de plomb enligne sont couchés. Ce sont ses soldats! Toute sa douceenfance lui revient en mémoire et ce souvenir le console. — 7 — PIMPERNELLE ET FANTOCHE Comme jadis, — cétait hier, — dans le couvercleretourné, un à un, il dresse ses soldats de plomb et, pourépancher sa peine solitaire, il leur cause. « Ah! mes pauvres petits soldats, que jai de peine,vos grands frères qui meussent dû défendre mabandon-nent, et vous, hélas! vous ne pouvez mentendre, me com-prendre, me défendre, pauvres petits soldats de plomb. )) Stupéfait, le prince Karl voit soudain ses


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