Au Kilima-Ndjaro . re caravane! ifiq. 20), je nai encore rien dit de lamanière dont elle se comporte. Ce nest pourtant pas quenos recrues de Mombassa laissent couler les jours sansincidents. Dès les premiers pas, cest un abruti, né àMaka — les Français disent La Mecque — qui déclare ensoufflant ne pouvoir porter sa charge et quil faut ren-voyer; ailleurs, cest un esclave engagé sans autorisationet que son maître fait réclamer; ici, cest un porteurperdu de dettes qui par un hasard malheureux rencontreen chemin son créancier auquel il faut labandonner;chaque jour, cest une conversation amicale q


Au Kilima-Ndjaro . re caravane! ifiq. 20), je nai encore rien dit de lamanière dont elle se comporte. Ce nest pourtant pas quenos recrues de Mombassa laissent couler les jours sansincidents. Dès les premiers pas, cest un abruti, né àMaka — les Français disent La Mecque — qui déclare ensoufflant ne pouvoir porter sa charge et quil faut ren-voyer; ailleurs, cest un esclave engagé sans autorisationet que son maître fait réclamer; ici, cest un porteurperdu de dettes qui par un hasard malheureux rencontreen chemin son créancier auquel il faut labandonner;chaque jour, cest une conversation amicale qui dégénèretout de suite en dispute et une dispute qui finit par descoups; souvent, dans les villages, cest un cas divressecriarde et scandaleuse, avec accompagnement de tapagenocturne, joyeusetés bruyantes, insultes, bris de vaseset aplatissements de nez; enfin, sur la route ou dans lecamp, ce sont des propos auxquels il faut doffice faire•mettre un terme, étant tels quils feraient îougir des. I X DR ZANZIBAR AU KILJMA-NDJARO 87 gorilles et même des journalistes. Mais la nuit dernière,cétait bien autre chose ! Toute cette infecte bande musul-mane de Mombassa — nos hommes de Bagamayo sontrelativement sages — sest promis de nous mettre unebonne fois à lépreuve en essayant une grève : car enAfrique la grève a cours aussi. La Civilisation pénè, ce matin, quand je distribuerai le posho, le prix dela nourriture de chaque jour, le premier appelé, qui esttoujours Hamisi le Borgne, devra le refuser et réclamer ledouble. Je suis au courant de la manœuvre par quelquesmots entendus au hasard et des ouvertures explicitesque ma faites un témoin, membre de ma police secrète. Le moment de lappel est venu : « — Hamisi le Borgne ! « — Présent. « — Voici tes pessas. » Hamisi, qui a bu un coup de trop pour se donner delénergie, prend son argent dun air dédaigneux et le jetteà travers les cocotiers en disant : « Tout ça? Alors, vach


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