Causeries avec mes élèves . aFontaine, prendront-ils pour eux la leçon, ou bien lappli-queront-ils à dautres renards leurs voisins ? LIÈVRE ET LA TORTUE. Les connaissez-vous ?—Oui. — Le lièvre est connu pour larapidité de sa course ; on dit :il court comme un lièvre, et ilcourt comme le vent. Lequeldes deux court le plus vite ? —Le vent, bien entendu. — Et latortue comment court-elle ? — Elle ne courtpas du tout, elle marche comme un sénateur. — Elle est fameuse pour sa lenteur. Il ya des hommes qui sont de véritables tortues ;ils nont ni jambes ni nerfs. Avez-vous de bonnes jambes,m


Causeries avec mes élèves . aFontaine, prendront-ils pour eux la leçon, ou bien lappli-queront-ils à dautres renards leurs voisins ? LIÈVRE ET LA TORTUE. Les connaissez-vous ?—Oui. — Le lièvre est connu pour larapidité de sa course ; on dit :il court comme un lièvre, et ilcourt comme le vent. Lequeldes deux court le plus vite ? —Le vent, bien entendu. — Et latortue comment court-elle ? — Elle ne courtpas du tout, elle marche comme un sénateur. — Elle est fameuse pour sa lenteur. Il ya des hommes qui sont de véritables tortues ;ils nont ni jambes ni nerfs. Avez-vous de bonnes jambes,mon garçon ? — Oui, je cours plus vite que la sœur demademoiselle. — Bien sûr : les hommes lemportent surles femmes à la course, et les garçons sur les filles. Qui simaginerait que ces deux animaux, engagent ensembleune lutte à la course ? Cela nest-il pas absurde ? — Cestridicule.—Cela a lieu cependant. Lequel des deux, pensez-vous, porte le défi?—Le lièvre évidemment, et il devrait en. 124 CAUSERIES AVEC MES ÉLÈVEb. être honteux. — Eh bien ! cest la tortue qui veut pas folle ? — Elle a perdu la tête. — Le lièvrepartage votre opinion : Ma commère, dit-il, il vous fautpurger avec quatre grains dellébore. La tortue nécoutepas ; elle veut courir à tout prix. Le duel va sengager. Vous pensez bien que le lièvrene prit pas la chose au sérieux; il méprisait un pareiladversaire, et aurait été honteux de partir en même tempsquelle. Je suis sûr que la tortue lavait prévu, etjuaprès tout elle nétait pas aussi bête que nous le croy-ions. De son côté, elle ne perd pas un moment, pas uneseconde. Elle part, elle sévertue, elle va sans cesse soutrain de sénateur, elle se hâte avec lenteur ; elle suit lamaxime dAuguste : festina lente, Et lautre où est-t-il ?que fait-il ? Le voilà dans les trèfles jusquaux épaules,Mui samuse, qui broute, et lève la tête pour écouter doùvient le vent. Cependant à la


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