. L'art chrétien primitif. croyances ancienneset la religion du Christ dhabiles conciHations. Leur concep-tion de la béatitude, pour revêtir des apparences nouvelles,nen était pas moins celle du paganisme. Leur ambitionnallait pas plus loin que sassurer, dans le ciel, la perpétuitéde quelques bonheurs choisis. Fondée sur la survie corpo-relle et non sur la naissance de lâme à sa vie prédestinée,leur espérance était toute contenue dans le tableau de joiesnaïvement matérielles. En était-il de même des chrétiens? LÉglise, à nen pas douter, enseignait que le bonheurcéleste était intraduisible. « L


. L'art chrétien primitif. croyances ancienneset la religion du Christ dhabiles conciHations. Leur concep-tion de la béatitude, pour revêtir des apparences nouvelles,nen était pas moins celle du paganisme. Leur ambitionnallait pas plus loin que sassurer, dans le ciel, la perpétuitéde quelques bonheurs choisis. Fondée sur la survie corpo-relle et non sur la naissance de lâme à sa vie prédestinée,leur espérance était toute contenue dans le tableau de joiesnaïvement matérielles. En était-il de même des chrétiens? LÉglise, à nen pas douter, enseignait que le bonheurcéleste était intraduisible. « Lœil de lhomme na pas vu,disait saint Paul, son oreille na pas entendu, son esprit napas pu comprendre ce que Dieu a préparé à ceux qui lai-ment. » Par quoi, peut-être, il entendait moins exprimer saconception philosophique de la béatitude que prémunir lesfidèles contre la croyance littérale à des visions trop maté-rielles. Que si, par conséquent, la question est faite au point LLANcnii vu. I. Partie de la fresque des Cinq Saints, cim. de Calliste, avant 300(Wilpert, III).— 2. Bon Pasteur, cim. de Domitille, milieu du IV^ s.(Wilpert, 190). — 3. Orante, cim. Vigna Massimi, i^ moitié du IV s(Wilpert, 74). LE BANQUET CÉLESTE 89 de vue de la doctrine, il faut répondre que le repos, la paix,le rafraîchissement, les âmes rassemblées au milieu desbocages et des parterres fleuris, les ombrages et les fontaines,les doux loisirs et les banquets nétaient que les symbolesdune indicible félicité. Mais ces symboles étaient aussianciens que le monde. Le paradis perdu aux origines de larace humaine, et que la Bible avait décrit, les chrétiens enavaient adopté limage pour représenter le paradis restituéde par la promesse divine. Qui pourrait dire ici le fond despensées populaires, le sédiment accumulé des siècles et lacapacité dabstraction que lenseignement ecclésiastiqueavait pu engendrer dans lâme des simples? Dans celles-ci,on peut


Size: 1268px × 1971px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1900, bookdecade, booksubjectchristianartandsymbolism