Le Monde moderne . les plus variés : — Monsieur Boissonnet, jai les veinesde mes pauvres jambes qui enllent, quienflent comme si on les gonflait avecune de ces pompes, vous savez, donl onse sert pour les bicyclettes. — Allons, venez me les faire voir, ce>pauvres jambes. Il examinait, tàtait en connaisseur,indiquait un régime à suivre et la bonnefemme se retirait enchantée de sêtreépargné les frais dune \isile moyennantlachat de deux sardines ou dun ipiartde gruyère. Non seulement son diagnostic, maisencore sa |)lumc était au service de sesclients et il ne se passait pas de semainequil ne ré


Le Monde moderne . les plus variés : — Monsieur Boissonnet, jai les veinesde mes pauvres jambes qui enllent, quienflent comme si on les gonflait avecune de ces pompes, vous savez, donl onse sert pour les bicyclettes. — Allons, venez me les faire voir, ce>pauvres jambes. Il examinait, tàtait en connaisseur,indiquait un régime à suivre et la bonnefemme se retirait enchantée de sêtreépargné les frais dune \isile moyennantlachat de deux sardines ou dun ipiartde gruyère. Non seulement son diagnostic, maisencore sa |)lumc était au service de sesclients et il ne se passait pas de semainequil ne rédigeât une pétition aux pou-voirs publics ou ne mît au point unecirculaire de commerce. Cest ainsi que,vendant de lépicerie et donnant des : SAL\ i;t.\(;i: consultations, glissant pêlc-mcle de bons 1 les minutes. Marchant dun pas allègreconseils et de la menue monnaie sous le sur le chemin de la fortune, pas unepetit arc de triomphe du guichet ouvert | seule fois, dans ces trois années, il. ?^-^ devant lui, Gaspard, depuistrois ans, se laissait vivre,indifférent au passé, tout entier ù lheureprésente dont le tintement argentin, sidoux à son oreille, semblait marquer navait tourné la tète du côté deParis ou laissé égarer sa penséevers son ancien rêve. Ix souvenir mêmede ses aimables voisines de la rue deClichy. le seul qui fût capable de donnerune apparence dexil à ce coin paisiblede banlieue où sécoulait sa nouvelle AlVKTAi; !?; vie, ce souvenir seirai,uil peu ù peu dansun lointain de sonjje et disparaissaitenfin derrière la réalité grouillante desfiy:ures nouvelles qui se mouvaient au-tour de lui. Pauvre et gentille Lucy des Grangeslque fût devenue ta poétique image dansun décor si peu fait pour sa grâce déli-cate et lière? Non, oh I non, je ne le voispas, lis blond solFrant à lazur du ciel,au milieu do toutes ces pivoines heu-reuses de sépanouir en pleine fumure debonne terre; et dans cette atmosphèreaux senteurs fortes


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