. La comédie humaine. du jour, renommées de tribune, renommées aristo-cratiques et littéraires : là, des artistes, là, des hommes depouvoir. Et cependant je ne vois que de petites intrigues,des amours morts-nés, des sourires qui ne disent rien,des dédains sans cause, sans flamme, beau-coup desprit, mais prodigué sans but. Tous ces visagesblancs et roses cherchent moins le plaisir que des distrac-tions. Nulle émotion nest vraie. Si vous voulez seulementdes plumes bien posées, des gazes fraîches, de jolies toi- LA FEMME DE TRENTE ANS. lO) lettes, des femmes frêles; si pour vous la vi


. La comédie humaine. du jour, renommées de tribune, renommées aristo-cratiques et littéraires : là, des artistes, là, des hommes depouvoir. Et cependant je ne vois que de petites intrigues,des amours morts-nés, des sourires qui ne disent rien,des dédains sans cause, sans flamme, beau-coup desprit, mais prodigué sans but. Tous ces visagesblancs et roses cherchent moins le plaisir que des distrac-tions. Nulle émotion nest vraie. Si vous voulez seulementdes plumes bien posées, des gazes fraîches, de jolies toi- LA FEMME DE TRENTE ANS. lO) lettes, des femmes frêles; si pour vous la vie nest quunesurface à effleurer, voici votre monde. Contentez-vous deces phrases insignifiantes, de ces ravissantes grmiaces, etne demandez pas un sentiment dans les cœurs. Pour moi,jai horreur de ces plates intrigues qui finiront par desmariages, des sous-préfectures, des recettes générales,ou, sil sagit damour, par des arrangements secrets, tantlon a honte dun semblant de passion. Je ne vois pas un. seul de ces visages éloquents qui vous annonce une âmeabandonnée à une idée comme à un remords. Ici, le re-gret ou le malheur se cachent honteusement sous desplaisanteries. Je naperçois aucune de ces femmes aveclesquelles jaimerais à lutter, et qui vous entraînent dansun abîme. Où trouver de lénergie à Pans? Un poignardest une curiosité que lon y suspend à un clou doré, quelon pare dune jolie gaîne. Femmes, idées, sentiments,tout se ressemble. II ny existe plus de passions, parceque les individualités ont disparu. Les rangs, les esprits,les fortunes ont été nivelés, et nous avons tous pris lhabit lOÔ SCENES DE LA VIE PRIVEE. noir comme pour nous mettre en deuil de la Francemorte. Nous naimons pas nos égaux. Entre deux amants,il faut des différences à effacer, des distances à charme de lamour sest évanoui en 1789 ! Notre ennui,nos mœurs fades sont le résultat du système politique. Aumoins, en Italie, tout y est tranché. L


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