. La comédie humaine . asun mot de ce quils disaient, tant il sadonnait au plaisirde se trouver près delle, de lui effleurer la main, de laservir. II nageait dans une joie secrète. Malgré léloquencede quelques regards mutuels, il fut étonné de la réservedans laquelle la Zambinella se tint avec lui. Elle avaitbien commencé la première à lui presser le pied et àlagacer avec la malice dune femme libre et amoureuse;mais soudain elle sétait enveloppée dans une modestie dejeune fille, après avoir entendu raconter par Sarrasine untrait qui peignit lexcessive violence de son caractè le souper


. La comédie humaine . asun mot de ce quils disaient, tant il sadonnait au plaisirde se trouver près delle, de lui effleurer la main, de laservir. II nageait dans une joie secrète. Malgré léloquencede quelques regards mutuels, il fut étonné de la réservedans laquelle la Zambinella se tint avec lui. Elle avaitbien commencé la première à lui presser le pied et àlagacer avec la malice dune femme libre et amoureuse;mais soudain elle sétait enveloppée dans une modestie dejeune fille, après avoir entendu raconter par Sarrasine untrait qui peignit lexcessive violence de son caractè le souper devint une orgie, les convives se mirent SARRASINE. 4^ à chanter, inspirés par le peralta et le pedro ximenès. Cefurent des duos ravissants, des airs de la Calabre, des se-guidilles espagnoles,des canzonettes était dans tous les yeux, dans la musique, dans les cœurset dans les voix. II déborda tout-à-coup une vivacité en-chanteresse, un abandon cordial, une bonhomie italienne. dont rien ne peut donner lidée à ceux qui ne connaissentque les assemblées de Paris, les raouts de Londres ou lescercles de Vienne. Les plaisanteries et les mots damouise croisaient, comme des balles dans une bataille, à tra-vers les rires, les impiétés, les invocations à la sainteVierore ou al Bamhino. Lun se coucha sur un sofa, et semit à dormir. Une jeune fille écoutait une déclaration 42 2 SCÈNES DE LA VIE PARISIENNE. sans savoir quelle répandait du vin de Xérès sur la milieu de ce désordre, la Zambinella, comme frappéede terreur, resta pensive. Elle refusa de boire, mangeapeut-être un peu trop ; mais la gourmandise est, dit-on,une grâce chez les femmes. En admirant la pudeur de samaîtresse, Sarrasine fit de sérieuses réflexions pour lave-nir. — Elle veut sans doute être épousée, se dit-il. Alorsil sabandonna aux délices de ce mariage. Sa vie entièrene lui semblait pas assez longue pour épuiser la sourcede bonheur quil


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