. Rousseau : un volume orné d'un portrait de Jean-Jacques Rousseau. mal pris la pente, que leau ne coulaitpoint ; la terre séboulait et bouchait la rigole; lentréese remplissait dordure ; tout allait de travers. Rien nenous rebuta. Nous creusâmes davantage la terre et notrebassin, pour donner à leau son écoulement; nous cou-pâmes des fonds de boîtes en petites planches étroites,dont les unes mises de plat à la file, et dautres,posées en angle des deux côtés sur celles-là, nous firentun canal triangulaire pour notre conduit. Nous plan-tâmes, à lentrée, de petits bouts de bois mince et àcl


. Rousseau : un volume orné d'un portrait de Jean-Jacques Rousseau. mal pris la pente, que leau ne coulaitpoint ; la terre séboulait et bouchait la rigole; lentréese remplissait dordure ; tout allait de travers. Rien nenous rebuta. Nous creusâmes davantage la terre et notrebassin, pour donner à leau son écoulement; nous cou-pâmes des fonds de boîtes en petites planches étroites,dont les unes mises de plat à la file, et dautres,posées en angle des deux côtés sur celles-là, nous firentun canal triangulaire pour notre conduit. Nous plan-tâmes, à lentrée, de petits bouts de bois mince et àclaire-voie, qui, faisant une espèce de grillage ou decrapaudine, rétenaient le limon et les pierres, sans boucherle passage à leau. Nous recouvrîmes soigneusement notreouvrage de terre bien foulée, et, le jour où tout fut fait,nous attendîmes, dans des transes despérance et decrainte, lheure de larrosement. Après des siècles dat-tente, cette heure vint enfin : M. Lambercier vint aussi,comme à son ordinaire, assister à lopération, durant la-. daprès Le Barbier raîné. gravé par Dambruv. Un aqueduc, sécriait-il, un aqueduc, un aqueduc ! I ENFANCE DE ROUSSEAU. 23 quelle nous nous tenions tous deux derrière lui, pour ca-cher notre arbre, auquel très heureusement il tournaitle dos. A peine achevait-on de verser le premier seau deau,que nous commençâmes den voir couler dans notre bas-sin. A cet aspect, la prudence nous abandonna; nousnous mimes à pousser descris de joie qui firent retournerM. Lambercier : et ce fut dommage, car il prenait grandplaisir à voir comment la terre du noyer était bonne etbuvait avidement son eau. Frappé de la voir se partageren deux bassins, il sécrie àson tour, regarde, aperçoit lafriponnerie, se fait brusquement apporter une pioche,donne un coup, fait voler deux ou trois éclats de nosplanches, et criant à pleine tête: « Un aqueduc! un aque-duc I » il frappe de toutes parts des coups impitoyables,dont chacu


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