. Gérard Terborch . ligne du profil est pure, avec des accents impré-vus pourtant et des contours fu3^ants. Le front largea une courbe bien conduite ; les paupières forteset lœil vif, le nez légèrement retroussé, la bouchecourte et fine, le menton harmonieusement arrondiprêtent à cette physionomie une allure pleine dex-pression et de mouvement. On la devine pensive,mais non songeuse, toujours occupée, mais nonpréoccupée. Le rêve frise chez elle la réalité. Toutcela se relève dune élégance pleine desprit, légèredans le détail et grave dans lensemble. Partout où on la verra se mouvoir, son


. Gérard Terborch . ligne du profil est pure, avec des accents impré-vus pourtant et des contours fu3^ants. Le front largea une courbe bien conduite ; les paupières forteset lœil vif, le nez légèrement retroussé, la bouchecourte et fine, le menton harmonieusement arrondiprêtent à cette physionomie une allure pleine dex-pression et de mouvement. On la devine pensive,mais non songeuse, toujours occupée, mais nonpréoccupée. Le rêve frise chez elle la réalité. Toutcela se relève dune élégance pleine desprit, légèredans le détail et grave dans lensemble. Partout où on la verra se mouvoir, son charmeopérera autour delle. Elle sera lobjet de tous lesregards ; elle occupera la plus belle place. Si, pour pénétrer dans ladmirable série deschefs-dœuvres de Terborch, où la femme est célé-brée dans ce quelle possède de plus fier et deplus noblement séduisant, lon prenait cette pagesuggestive, que la tradition se plaît à appeler LaRecommandation paternelle, on éprouverait dabord. LE VERRE DE LIMONADEMusée de lErmitage, St. Pétersbourg — sa-une surprise. La jeune femme, qui est le centre dutableau, tourne le dos au spectateur. Est-ce co-quetterie, est-ce timidité? Évidemment, le geste dela tête qui se détourne légèrement des deux visiteursassis à côté delle, indique une sorte de gê ne sait quel sentiment cette femme é, dailleurs, il ne sera possible de le connaîtrecomme on le voudrait, car, pas plus quici, aucungeste déterminé ne le révélera plus tard. Il y a commeun avertissement catégorique quil ne faut chercherdans ce milieu ni jolies minauderies, ni mouvementsde joie agréablement apprêtés, ni aucune de cesmanières de modèle qui se sent observé. Cettefemme est chez elle, cest pourquoi elle na pasbesoin de se révéler. Ceux qui la visiteront, con-naissent son intimité ; elle ne leur apprendra , dans une page de ses Affinités électives,décrit ainsi ce simple drame intérieur : «


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