. Contes roses . us de lui, un ramier lilait, rapide comme une flèche,ivre de liberté, dirigeant son vol vers quelque point inconnu delespace ; et le jeune homme le saluait de la main, comme le voya-geur salue au passage un compagnon de route. Jean lOurs marcha longtemps, se reposant au hasard de sacourse, près des sources où il puisait pour se désaltérer. Il tirait deson bissac un morceau de pain bis, le mangeait, puis se remettait sanstarder en chemin, tant sa hâte était grande de sortir du couvert desarbres. Vers la lin du jour, il parvint à lorée du bois. Le soir descen-dait sur la terre ;


. Contes roses . us de lui, un ramier lilait, rapide comme une flèche,ivre de liberté, dirigeant son vol vers quelque point inconnu delespace ; et le jeune homme le saluait de la main, comme le voya-geur salue au passage un compagnon de route. Jean lOurs marcha longtemps, se reposant au hasard de sacourse, près des sources où il puisait pour se désaltérer. Il tirait deson bissac un morceau de pain bis, le mangeait, puis se remettait sanstarder en chemin, tant sa hâte était grande de sortir du couvert desarbres. Vers la lin du jour, il parvint à lorée du bois. Le soir descen-dait sur la terre ; çà et là, au-dessus des toits rougis par le couchant,de minces filets de fumée grise montaient dans lair, tandis que der-rière quelques fenêtres sallumait la lueur jaune des flambeaux decire : une ville était là, qui allait sendormir, paisible, dans la nuit. 3* CONTES ROSES DE MA MÈRE-GRAND. Jean lOursassura son bâtondans sa main etdun pas résoludescendit verselle ft Je trou-^eral se disait il, quel-que brave bour-geois qui ni offriraun gîte pour dor-mir » Il pensaitaux \o^age4irségares que para\entuie son père,le bûcheron, avaitaccueillis sous sontoit. Riches ou JEAN LOURS. 21 pauvres, seigneurs ou vilains, moines errants ou coureurs de route,aucun navait en vain fait appel à lhospitalité du bonhomme ; ilsreposaient leurs membres las, partageaient le pain et leau claire,dormaient en confiance tout leur saoul, puis à laube suivanteils se remettaient en chemin, après avoir dit grand merci à leurhôte. En arrivant près de la ville, .lean fut fort surpris de trouver laroute coupée par un fossé profond. Il était tard déjà, les guetteursavaient sonné le couvre-feu ; et, derrière ses herses baissées, portescloses, ponts-levis hissés, la cité reposait, silencieuse. Le jeune hommeappela ; aucune voix ne répondit à la sienne. Il entreprit alors de fairele tour de lenceinte, espérant découvrir quelque poterne inutil


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