. Gazette des beaux-arts . a famille Rehlinger. Au centre, le Christ crucifié : lartiste a groupé aupied de la croix tout un monde de personnages, disciples émus quilèvent la tête en lair pour contempler le cadavre du maître expiré, sol-dats et estafiers de méchante mine, pour lesquels le spectacle nest pasémouvant, et qui jouent aux dés la robe de la victime. On retrouve danscette foule bariolée le chaperon du marchand et le casque du diverses figures sont poussées assez loin dans le sens de lexpres-sion : elles ont presque toutes un type vulgaire, des traits accentués etbien t


. Gazette des beaux-arts . a famille Rehlinger. Au centre, le Christ crucifié : lartiste a groupé aupied de la croix tout un monde de personnages, disciples émus quilèvent la tête en lair pour contempler le cadavre du maître expiré, sol-dats et estafiers de méchante mine, pour lesquels le spectacle nest pasémouvant, et qui jouent aux dés la robe de la victime. On retrouve danscette foule bariolée le chaperon du marchand et le casque du diverses figures sont poussées assez loin dans le sens de lexpres-sion : elles ont presque toutes un type vulgaire, des traits accentués etbien tudesques; mais léclair de la passion ou de la vie brille dans leursyeux. Les colorations sont intenses et tranchantes. Le motif central est encadré par deux volets représentant, à gauche,le Bon larron ; adroite, le Mauvais larron, crucifiés lun et lautre, enta-més par de sanglantes estafilades et agonisants. Ici, le réalisme est ab-solu, et lintention morale saccuse par des détails dune naïveté frap-. LE CHKIST EN CROIX, PAR HANS BURGKMAIR. (Musée dAugsbourg. ) 502 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. pante. Altdorfer a cherché un effet de contraste, et, pour représenter lesdeux suppliciés qui meurent dune mort pareille, mais auxquels desdestinées si inégales sont promises, il a choisi deux types différents. Il aappliqué par anticipation la doctrine que professe un des personnagesde la comédie dEmile Augier : La vertu seule est grasse, et les mauvais sujetsOnt beau manger et boire, ils nengraissent jamais. Sous le pinceau dAltdorfer, le bon larron, chargé de représenterlhonnêteté relative ou la scélératesse incomplète, a pris la figure dunhomme bien nourri et bourgeoisement obèse, la saillie de labdomenayant paru à lartiste la marque la plus authentique dune consciencesereine. Ainsi construit, ce larron ventru et bonhomme est dune incon-testable laideur. Mais Altdorfer a eu pitié de lui. Le pécheur repentantnest pas seul en présence de la mort. De


Size: 1278px × 1955px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookpublisherparissn, booksubjectart, bookyear18