. Contes De Fees . ours vaillant. Il entra dans unegrande avant-cour, où tout ce quil vit dabordétait capable de le glacer de crainte. Cétait un si-lence affreux; limage de la mort sy présentaitpartout; et ce nétaient que des corps étendusdhommes et danimaux qui paraissaient morts. Ilreconnut pourtant bien, au nez bourgeonné et à laface vermeille des suisses, quils nétaient quen-dormis ; et leurs tasses, où ils avaient encorequelques gouttes de vin, montraient assez quils^létaient endormis en buvant. Il passe dans unegrande cour pavée de marbre; il monte lescalier;il entre dans la salle des ga


. Contes De Fees . ours vaillant. Il entra dans unegrande avant-cour, où tout ce quil vit dabordétait capable de le glacer de crainte. Cétait un si-lence affreux; limage de la mort sy présentaitpartout; et ce nétaient que des corps étendusdhommes et danimaux qui paraissaient morts. Ilreconnut pourtant bien, au nez bourgeonné et à laface vermeille des suisses, quils nétaient quen-dormis ; et leurs tasses, où ils avaient encorequelques gouttes de vin, montraient assez quils^létaient endormis en buvant. Il passe dans unegrande cour pavée de marbre; il monte lescalier;il entre dans la salle des gardes, qui étaient ran-gés en haie, la carabine sur lépaule, et ronflantde leur mieux. Il traverse plusieurs chambrespleines de gentilshommes et de dames dormanttous, les uns debout, les autres assis. Il entradans une chambre toute dorée, et il vit sur un LA BELLE AU BOIS DORMANT. 33 lit, dont les rideaux étaient ouverts de tous côtés,le plus beau spectacle quil eût jamais vu, une iMMliInnni,. Il. II S8 mit à genoux auprès delle. (Page 34 princesse qui paraissait avoir quinze ou seizeans, et dont léclat resplendissant avait quelquechose de lumineux et de divin. 34 LA BELLE AU BOIS DORMANT, 0 sapprocha en tremblant et en admirant, etse mit à genoux auprès delle. Alors, comme laIn de lenchantement était venue, la princesseséveilla; et, le regardant avec des yeux plus ten-dres quune première vue ne semblait le per-mettre : « Est-ce vous, mon prince? lui dit-elle, vous^oùs êtes bien fait attendre. » Le prince, charmé de ces paroles, et plus en-core de la manière dont elles étaient dites, nesavait comment lui témoigner sa joie et sa recon-naissance ; il lassura quil laimait plus que lui-même. Ses discours furent mal rangés ; ils enplurent davantage: peu déloquence, beaucoupdamour. Il était plus embarrassé quelle, et lonne doit pas sen étonner : elle avait eu le tempsde songer à ce quelle aurait à lui dire ; car il ya apparence (lhistoire ne


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