. Contes mauve . our savoir quon a toujours le temps de faire une bê donc, pasdexcès de zèle : défère au désir de ce garçon, dépêche-moi un de tes hommesauprès de Sa Majesté et attends sans impatience les événements. » La suite prouva quen loccurrence la philosophie du vieil officier était labonne. 11 eut tout lieu de sen réjouir en effet, lorsquil vit le Roi lui-même, oui,le Roi en personne, sans escorte, sans suite, seul, Et à quelle allure!Galopant comme le plus leste de ses pages, cheveux et barbe voltigeant ainsique neige sous la bourrasque. Hors dhaleine, il sarrêta de


. Contes mauve . our savoir quon a toujours le temps de faire une bê donc, pasdexcès de zèle : défère au désir de ce garçon, dépêche-moi un de tes hommesauprès de Sa Majesté et attends sans impatience les événements. » La suite prouva quen loccurrence la philosophie du vieil officier était labonne. 11 eut tout lieu de sen réjouir en effet, lorsquil vit le Roi lui-même, oui,le Roi en personne, sans escorte, sans suite, seul, Et à quelle allure!Galopant comme le plus leste de ses pages, cheveux et barbe voltigeant ainsique neige sous la bourrasque. Hors dhaleine, il sarrêta devant Généreux qui, ficelé des pieds à la tête,se tenait, fier et droit, au milieu des archers. — Généreux!... mon mon fils chéri! balbutia-t-il. Il lavait reconnu, malgré les ans, malgré une horrible cicatrice qui ledéfigurait. — Mon mon enfant chéri! Dun élan il se jeta contre lui, bousculant les hommes de garde qui, la face 110 CONTES MAUVES DE MA MÈ contre terre, se prosternaient, éperdus. Il le serra dans ses bras. Tous deuxversaient dabondantes larmes. Tout à coup : — Détachez mon fils! cria-t-il aux archers dune voix tonnante. Vive le PrinceGénéreux! — Vive le Prince Généreux! répétèrent les assistants. Maintenant, le vieillard menant son fils par la main savançait, le bonheursur le visage. Tous deux gravirent les degrés du perron qui conduisait auxappartements royaux. La bonne nouvelle sétait répandue. De toutes les fenêtres jaillissaient desacclamations, des tapis se déroulaient, étalant au clair soleil la souple mosaïquede leurs couleurs. Je vous laisse à penser le ravissement de la reine lorsquelle revit son enfant :il ne se peut imaginer de scène plus touchante; les beaux yeux des dames de lacour étaient trempés de pleurs. Des hérauts partirent dans toutes les directions, sarrêtant aux carrefours pourpublier lheureuse nouvelle. 3 LA FILLE AUX LOUPS. 111 Le peuple, en témoignag


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