Gazette des beaux-arts . e delEcole française, ne prennent pas garde que les étrangers abondent ausalon ; que dans le genre et le paysage, ils sont nos égaux ; queMM. Anker, Faruffini, Meyerheim, Vautier, Schlosser, nous viennent deSuisse, dItalie ou dAllemagne, et, ce qui est remarquable, que tous cespeintres sont aussi spirituels, aussi fûtes que des enfants de Paris. Cest àcroire que notre ami Alexandre Weill avait raison lorsquil nous disait unjour, dans une dispute littéraire sur le boulevard : « Calmez-vous, lespritest toujours français, mais aujourdhui, cest en Allemagne quon le fait. »


Gazette des beaux-arts . e delEcole française, ne prennent pas garde que les étrangers abondent ausalon ; que dans le genre et le paysage, ils sont nos égaux ; queMM. Anker, Faruffini, Meyerheim, Vautier, Schlosser, nous viennent deSuisse, dItalie ou dAllemagne, et, ce qui est remarquable, que tous cespeintres sont aussi spirituels, aussi fûtes que des enfants de Paris. Cest àcroire que notre ami Alexandre Weill avait raison lorsquil nous disait unjour, dans une dispute littéraire sur le boulevard : « Calmez-vous, lespritest toujours français, mais aujourdhui, cest en Allemagne quon le fait. » De lesprit? on nen peut guère avoir plus que nen a mis M. Heil-buth dans son Antichambre. On y voit un ambitieux abbé qui sèchedimpatience à la porte dun cardinal romain, tandis que le valet ducardinal, sapprochant du solliciteur, essaye timidement de lui « tirer lesvers du nez, » comme dit Molière. Il faut être bien madré, au surplus,pour manier lesprit en peinture, car cest un élément dangereux. On. SALON DE 18f)G. 5S court perpétuellement le risque de fausser linstrument du peintre, enlui donnant à exprimer ce que la plume et la parole doivent seules lidée liest pas absolument incorporée à limage, lintelligence et lœildu spectateur bifurquent, et le voilà déconcerté, distrait, partagé entrele signe et la chose signifiée. Jetez les yeux sur un morceau ravissant de couleur, le Singe photo-graphe de Philippe Rousseau : ce singe qui ojjère lui-même avec tantde conscience et comme pénétré des grandeurs de sa mission, il seraitbeaucoup sil était raconté par Albéric Second. Nessayezpas de faire dans un art ce qui peut être mieux fait dans un autre. Jentends quelquun me dire : Vous ne parlez que par sentences, etlon serait bien embarrassé si lon devait suivre vos conseils. Tantôtvous blâmez la peinture comme étant littéraire, tantôt vous la louezcomme spirituelle. Qui saisira ce milieu insaisissable entre lesprit qu


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