L'Art et les moeurs en France . s lorsquelle navaitpu avoir raison de lennemi parla persuasion. En général,le dernier mot lui restait. Enfm, par les routes défoncées du royaume, à traversles plaines désolées, tandis que les villages incendiés parles belligérants éclairaient sinistrement la nuit, un hommecheminait pour le service du roi. Il pensait. Et, petit àpetit, naissait en lui la possibilité dun état social était Vauban, illustre homme de guerre et grand cœurà qui lon doit ce livre admirable, la Dîme Royale, quele pouvoir royal devait condamner et les réformateurs duxix siècle,
L'Art et les moeurs en France . s lorsquelle navaitpu avoir raison de lennemi parla persuasion. En général,le dernier mot lui restait. Enfm, par les routes défoncées du royaume, à traversles plaines désolées, tandis que les villages incendiés parles belligérants éclairaient sinistrement la nuit, un hommecheminait pour le service du roi. Il pensait. Et, petit àpetit, naissait en lui la possibilité dun état social était Vauban, illustre homme de guerre et grand cœurà qui lon doit ce livre admirable, la Dîme Royale, quele pouvoir royal devait condamner et les réformateurs duxix siècle, réimprimer. Quoi quon dise : le peuple existait donc. Une minoritéle connaissait, sintéressait à lui. La peinture de sa viepouvait émouvoir. Les Le Nain le comprirent. Ils avaientapproché cependant les grands, portraituré Cinq-Mars etMazarin, mais ils ne furent point éblouis. Bien vite ilsétaient retournés aux scènes paysannes qui devaient leurinspirer quelques chefs-dœuvre, toutefois incompris de. LES FRÈRES LE AAIX 33 Felibien, historiographe de messieurs les Académiciens :« Les Le Nain, dit-il, faisaient des portraits et des his-toires, mais dune manière peu noble, représentant sou-vent des sujets simples et sans beauté! » Monsieur THistoriographe ayant jugé, les biographesse sont gardés de perdre leur temps en recherches surces artistes de goût simple. On ne saurait presque riensur eux, si Tun de leur compatriote, le chanoine ClaudelEleu, occupé à réunir des matériaux pour une histoiredu diocèse de Laon, leur ville natale, navait au xvii^ siècle,consigné quelques faits intéressant les Le Nain. Puisésdans le pays des trois artistes, parmi leurs parents, cesrenseignements, sans surcharge merveilleuse, ont uncaractère de vérité incontestable. « i632. Dans ce temps commencèrent à flourir3 habilespeintres natifs de la ville de Laon, qui estoient frères etvivoient dans une parfoite union, sçavoir, Antoine, Louiset Matthieu
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