. Les malheurs de Sophie . ent, et Sophie parut dans un tel étatde rougeur et de trouble, que chacun devina sanspeine que le voleur était elle-même. (c Approchez, Sophie », dit Mme de Réan. Sophie savança dun pas lent; ses jambes trem-blaient sous elle. MADAME DE RÉAN. Où avez-vcus mis les choses qui étaient dansma boîte? SOPHIE, nai rien pris, maman, je nai rien caché. MADAME DE RÉAN. 11 est inutile de mentir, mademoiselle ; rapporteztout à la minute, si vous ne voulez être puniecomme vous le méritez. SOPHIE, pleurant. Mais, maman, je vous assure que je nai rienpris. MADAME DE R


. Les malheurs de Sophie . ent, et Sophie parut dans un tel étatde rougeur et de trouble, que chacun devina sanspeine que le voleur était elle-même. (c Approchez, Sophie », dit Mme de Réan. Sophie savança dun pas lent; ses jambes trem-blaient sous elle. MADAME DE RÉAN. Où avez-vcus mis les choses qui étaient dansma boîte? SOPHIE, nai rien pris, maman, je nai rien caché. MADAME DE RÉAN. 11 est inutile de mentir, mademoiselle ; rapporteztout à la minute, si vous ne voulez être puniecomme vous le méritez. SOPHIE, pleurant. Mais, maman, je vous assure que je nai rienpris. MADAME DE RÉAN. Suivez-moi, mademoiselle. Et, comme Sophie restait sans bouger, Mme deRéan lui prit la main et lentraîna malgré sa résis-tance dans le salon à joujoux. Elle se mit à cher- LES MALHEURS DE SOPHIE 181 cher dans les tiroirs de la petite commode, danslarmoire de la poupée; ne trouvant rien, elle com-mençait à craindre davoir été injuste envers So=phie, lorsquelle se dirigea vers la petite Sophie trembla plus fort lorsque sa maman, ovrant le tiroir, aperçut tous les objets de sa buà ouvrage, que Sophie avait cachés là. Sans rien dire, elle prit Sophie et la fouetcomme elle ne lavait jamais fouettée. Sophie ci 182 LES MALHEURS DE SOPHIE beau crier, demander grâce, elle reçut le fouet dola bonne manière, et il faut avouer quelle le mé-ritait. Mme de Réan vida le tiroir et emporta tout cequelle y avait trouvé, pour le remettre dans saboite, laissant Sophie pleurer seule dans le petitsalon. Elle était si honteuse quelle nosait plus rentrerpour diner; et elle fit bien, car Mme de Réan luienvoya sa bonne pour lemmener dana sa chambre,où elle devait dîner et passer la soirée. Sophiepleura beaucoup et longtemps; là bonne, malgréses gâteries habituelles, était indignée et lappe-lait voleuse. « Il faudra que je ferme tout à clef, disait-elle,de peur que vous ne me voliez. Si quelque chosese perd dans la maison, on saura bien trouv


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