Mémoires et souvenirs de comédiennes (XVIIIe siècle) . mort de la première femme nétait pas cons-tatée, Robert était bigame. Elle intenta contrelui au Châtelet une accusation solennelle debigamie et se pourvut en lOfficialité, où elledemanda la nullité de son mariage. La situation de Robert devenait délicate : illui fallait se défendre. Lui aussi, il fit sonenquête, qui tourna tout dabord autour deMoro de Joigny, et qui fit suivre la piste dedImonville, lamenant elle-même à Mlle enquête lui révéla certains faits singulierssur lesquels il invoqua des témoignages identi-fiant le che


Mémoires et souvenirs de comédiennes (XVIIIe siècle) . mort de la première femme nétait pas cons-tatée, Robert était bigame. Elle intenta contrelui au Châtelet une accusation solennelle debigamie et se pourvut en lOfficialité, où elledemanda la nullité de son mariage. La situation de Robert devenait délicate : illui fallait se défendre. Lui aussi, il fit sonenquête, qui tourna tout dabord autour deMoro de Joigny, et qui fit suivre la piste dedImonville, lamenant elle-même à Mlle enquête lui révéla certains faits singulierssur lesquels il invoqua des témoignages identi-fiant le chevalier de Morsan avec CharlotteDonc. Accusé, il devint en même temps de bigamie tombait sil prouvaitquil sétait remarié après la mort de Charlotte,et, ayant besoin détablir que Charlotte avaitété travestie en chevalier de Morsan, il attaquaitMoro de Joigny, M. et Mme dImonville,Mme Roger, leur tante, et Marie-Anne Duclos,pour le crime de rapt, de fausseté sacrilègeet de « violement de sépulture ».. Salle de spectacle de la Comédie-Française Coupe dessinée par Bihaiill. (Collection de M. G. Hariniann.) LES PROCKS DE MARIE-ANNE DUCLOS 33 Un décret de prise de corps fut rendu contreles accusés, mais son exécution fut ajourné, qui sengagea en 1730 devenait grave :on imagine le bruit quelle put faire, la tragé-dienne illustre y étant mêlée. Robert alléguait donc que Charlotte, enlevée« dans le sein du Palais » par Moro de Joigny,avait été conduite par lui dans la maison deJoquet dImonville, où elle avait dabord étébien cachée. Mais ces précautions pour sa sécu-rité pesaient à Charlotte, et lon sétait avisédu stratagème de lui faire prendre des vête-ments dhomme. Ces premiers vêtements mascu-lins, Robert les décrivait même : un justaucorpsrouge, un chapeau brodé, un ceinturon et uneépée. Puis les dImonville étaient venus logerdans la maison de Mlle Duclos, qui avait dèslors pris so


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