Contes en vingt lignes . e mulet mit laièie contre sa tempe et dit : .â Compte sur moi, Françoise. Cette fois, elle lentendit bien et la chèvreapprouva ce quavait dit le mulet. Trois jours plus tard, cétait dimanche et fête,tout le monde se rendait à la grandmesse. La mèreBarbe venait de sortir en maugréant, Françoise étaiten retard. Comme, après avoir caché la clef sur une poutre,elle sautait à bas des marches de pierre, elle demeurabouche ouverte en face du mulet étrillé, luisant commeun cheval de prince, sellé de velours, avec des touffesde roses blanches sur les oreilles. Il
Contes en vingt lignes . e mulet mit laièie contre sa tempe et dit : .â Compte sur moi, Françoise. Cette fois, elle lentendit bien et la chèvreapprouva ce quavait dit le mulet. Trois jours plus tard, cétait dimanche et fête,tout le monde se rendait à la grandmesse. La mèreBarbe venait de sortir en maugréant, Françoise étaiten retard. Comme, après avoir caché la clef sur une poutre,elle sautait à bas des marches de pierre, elle demeurabouche ouverte en face du mulet étrillé, luisant commeun cheval de prince, sellé de velours, avec des touffesde roses blanches sur les oreilles. Il sagenouilla : â Monte sur mon dos, Françoise, cest lheure,je tai dit de te fier à moi. Et Françoise obéit au serviteur qui parlait. Il prit le chemin den haut, celui qui mène aupetit lac. Sur le plateau, il sarrêta juste à lendroit où lafille avait conversé avec la mousse, la lavandière, lafourmi et laraignée. â Nous voici, dirent les bêtes réunies, aujour-dhui même nous tiendrons notre parole. 90 [. LA MARIEE Et Françoise aperçut des milliers daraignéesqui accouraient de tous côtés 1 â Cest le jour de tes noces, dit la première,nous allons thabiller. Les vêtements de drap noir disparurent. En unclin doeil, les fileuses avaient tissé une soyeuse robeblanche, brillante comme leau k midi, un mouchoir à longues franges et un extraordinaire tablier où tous lesanimaux de la terre étaient représentés. De lautre bout du lac, un grand vol de lavan-dières arrivait. Six dentre elles, à lavant-garde,tenaient dans leur bec un léger chapeau blanc, finementtressé à la façon des nids, qui fut posé sur les cheveuxblonds de Françoise. â A mon tour, déclara la mousse. Et elle allongea sur des centaines de mètresjusquau pied dune grande pierre plate, un tapis dignedu plus somptueux palais. â Nous voici I dirent les écureuils qui sortaienten bondissant de la f
Size: 1404px × 1779px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No
Keywords: ., bookcentury1900, bookdecade1920, bookidcontesenving, bookyear1922