. La comédie humaine. intrigue; surtout quand ce visage, pâle etcreusé, se termine en pointe comme celui de Méphisto-phélès que les peintres ont copié sur le masque des chats,car telle est la ressemblance offerte par Babylas Latour-nelle. Au-dessus de ces atroces lunettes vertes sélève uncrâne dénudé, dautant plus artificieux que la perruque,en apparence douée de mouvement, a lindiscrétion delaisser passer des cheveux blancs de tous côtés, et coupetoujours le front inégalement. En voyant cet estimableNormand, vêtu de noir comme un coléoptère, monté surses deux jambes comme sur deux épingles, e


. La comédie humaine. intrigue; surtout quand ce visage, pâle etcreusé, se termine en pointe comme celui de Méphisto-phélès que les peintres ont copié sur le masque des chats,car telle est la ressemblance offerte par Babylas Latour-nelle. Au-dessus de ces atroces lunettes vertes sélève uncrâne dénudé, dautant plus artificieux que la perruque,en apparence douée de mouvement, a lindiscrétion delaisser passer des cheveux blancs de tous côtés, et coupetoujours le front inégalement. En voyant cet estimableNormand, vêtu de noir comme un coléoptère, monté surses deux jambes comme sur deux épingles, et le sachantle plus honnête homme du monde, on cherche, sans latrouver, la raison de ces contre-sens physiognomiques. Jean Butscha, pauvre enfant naturel abandonné, de quile greffier Labrosse et sa fille avaient pris soin, devenupremier clerc à force de travail, logé, nourri chez sonpatron qui lui donne neuf cents francs dappointcmcnts,sans aucun semblant de jeunesse, presque nain, faisait de. SCENES DE LA VIE PRIVEE. Modeste une idole, il eût donné sa vie pour elle. Ce pauvreêtre, dont les yeux semblables à deux lumières de canonsont pressés entre des paupières épaisses, marqué de lapetite vérole, écrasé par une chevelure crépue, embarrasséde ses mains énormes, vivait sous les regards de la pitiédepuis lâge de sept ans : ceci ne peut-il pas vous lexpli-quer tout entier? Silencieux, recueilli, dune conduiteexemplaire, religieux, il voyageait dans Iniimense étenduedu pays appelé, sur la carte de Tendre, Amour-sans-espoir, les steppes arides et sublimes du Désir. Modesteavait surnommé ce grotesque premier clerc le nain mys-térieux. Ce sobriquet fit lire à Butscha le roman de WalterScott*, et il dit à Modeste : — Voulez-vous, pour le jourdu danger, une rose de votre nain mystérieux? Modesterefoula soudain lâme de son adorateur dans sa cabane deboue, par un de ces regards terribles que les jeunes fillesjettent aux hommes qui ne


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